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Les pratiques « co » ont le vent en poupe !

Image pratiques coSe mettre en contact directement entre particuliers pour acheter, vendre, louer, échanger… sans passer pas les intermédiaires traditionnels, c’est ce qu’on appelle des pratiques « collaboratives ». Entre la colocation, le covoiturage, l’achat de biens, la location de logements via des plateformes en ligne, le succès des pratiques « co » est croissant.

Ce succès, c’est notamment parce que ces pratiques se trouvent à l’intersection de plusieurs tendances de la société française qui émergent depuis plusieurs années : le désir de réduire ses dépenses dans un contexte de crise, la volonté de se recentrer sur des produits et des services vraiment utiles, le besoin croissant de contact humain et enfin, la démultiplication des possibilités liées aux nouvelles technologies.

Dans le cadre de l’Observatoire des modes de vie et de consommation des Français, dont la 5ème vague a été menée à l’été 2014*, Ipsos a réalisé pour l’ADEME un état des lieux du monde de l’économie collaborative aujourd’hui, centré sur les pratiques (qui fait quoi ?) et leurs motivations (pourquoi le fait-on ?).

Aujourd’hui, la plupart des pratiques collaboratives sont avant tout portées par un certain type de population, dont le profil est assez homogène d’une activité à l’autre. Les adeptes de ces pratiques sont en effet plus souvent des jeunes actifs, âgés de 25 à 44 ans, généralement plus diplômés et de catégorie socio-professionnelle plus élevée que la moyenne. Néanmoins, ce « profil-type » est loin d’être uniforme, et des nuances peuvent être observées d’une pratique à l’autre.

Quels sont les moteurs des pratiques collaboratives aujourd’hui ?

  • L’intérêt financier est le premier moteur : « faire des économies » est cité dans la moitié des cas, et « faire de bonnes affaires, trouver de bons plans », dans 35% des cas. Mais il ne s’agit pas de la seule motivation invoquée, loin de là.
  • Des raisons d’ordre pratique (« se simplifier la vie » : 28%, « faire les choses directement, sans intermédiaire » : 27%), mais aussi des raisons mettant en avant les aspects durables et environnementaux (« limiter le gaspillage » : 27%, contribuer à la préservation de l’environnement » : 25%)
  • Enfin, d’autres types de motivations, sans être absentes, sont plus secondaires. Ainsi en est-il de la motivation éthique (« Participer à un changement de modèle de société » est cité à hauteur de 22%). De même, le lien humain n’apparaît pas comme une motivation centrale même si elle est présente (« avoir des rapports plus authentiques avec les gens » : 21%, « rencontrer de nouvelles personnes » : 18%). Enfin, l’effet de mode existe, mais il ne joue qu’à la marge (« essayer des pratiques nouvelles, innovantes », n’est cité que dans 20% des cas).

Les pratiques collaboratives ont un vrai potentiel de développement pour l’avenir, car elles constituent un modèle alternatif de consommation permettant de répondre à des besoins de plus en plus présents dans la société actuelle, comme dépenser moins, se simplifier la vie, préserver l’environnement, nouer des liens humains. Quelles sont cependant les conditions de leur développement ? Quels sont les freins ? Cette étude fait le point sur les enjeux des pratiques « co ».

*Enquête réalisée en ligne en juin-juillet 2014, auprès de 4 500 individus âgés de 15 à 75 ans et représentatifs de la population française.

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