Billet

[Lettre Stratégie] Les français et l’environnement

L’ADEME dispose de données régulières sur l’opinion des Français concernant les questions environnementales et les pratiques dans ce domaine. Elles permettent d’observer les tendances et les évolutions des opinions et des comportements. Ce numéro de la lettre Stratégie ADEME & Vous présente les principaux résultats des enquêtes effectuées en 2016. Les français comptent d'abord sur eux même... et aussi sur les pouvoirs publics.

Lettre Stat Barometre 2016Si la crise fait clairement passer l’environnement au second plan des inquiétudes des Français, le sujet reste une source de préoccupation. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le réchauffement climatique et la pollution de l’air, surtout chez les personnes conscientes de leur vulnérabilité ayant subi les conséquences de désordres climatiques ou des pics de pollution.

Les Français sont très majoritairement prêts à accepter des changements importants dans leurs modes de vie, à condition qu’ils soient partagés de façon équitable et accompagnés de dynamiques collectives de la part des associations, des entreprises et des pouvoirs publics. Ces dynamiques collectives participent d’une meilleure acceptation de mesures coûteuses ou contraignantes souvent peu populaires.

  • Plébiscite et engagement des Français en faveur des énergies renouvelables (EnR)

Les Français sont favorables (94 %) et même tout à fait favorables (52 %) au développement des EnR. Interrogés sur les différentes énergies et leurs caractéristiques comparatives, les EnR (solaire, énergie des mers, éolienne et géothermique) sont citées comme les énergies les plus « d’avenir ».

66% des Français sont prêts à payer un surcoût de, en moyenne, 11,7 % de leur budget énergie pour passer d’une énergie classique à une énergie renouvelable. Il reste, cependant, 31 % (+ 6 points) de nos concitoyens qui ne veulent pas payer plus cher. 58% des Français sont également prêts « à soutenir le développement des énergies
renouvelables dans leur région en plaçant une partie de leur argent dans des projets avec une rentabilité correcte ».

  • La rénovation énergétique des bâtiments toujours très contrainte budgétairement

La problématique de la rénovation énergétique par les particuliers partage quelques points communs avec l’investissement dans les EnR à domicile : on observe le même décalage entre les aspirations et les actes.

Près de 2/3 des ménages qui se sont déjà lancés dans des travaux déclarent en avoir encore à réaliser mais prévoient soit de les réaliser plus tard (46 %), soit de ne pas les réaliser du tout (18 %). Les freins avancés sont en premier lieu économiques : « Ma situation financière ne me permet pas de réaliser d’autres travaux de maîtrise de l’énergie » (54 %) et « Les aides financières que l’on peut obtenir (crédit d’impôt…) ne sont pas suffisantes » (22 %).

  • La qualité de l’air intérieur et extérieur : entre préoccupations et méconnaissances

67% des Français estiment que la qualité de l’air est assez bonne en France (et 5 % « très bonne ») contre 28 % qui la jugent « assez mauvaise » (et 3 % « très mauvaise »). Cette satisfaction varie cependant en fonction des lieux de résidence et des conséquences sanitaires constatées par nos concitoyens.

  • Les Français moins disposés à faire des efforts s’ils sont les seuls à en faire ?

La moitié des Français sont conscients qu’il faudra modifier de façon importante leur mode de vie pour empêcher l’augmentation du réchauffement climatique (51 %). Ils sont presque unanimes (96 %) à dire qu’« aujourd’hui, la société dans son ensemble produit trop de déchets », et 70 % à penser qu’ils pourraient en produire moins.

Lorsqu’on leur demande (avec deux réponses possibles) qui serait le plus efficace pour résoudre le problème du réchauffement climatique, ce sont « les États » qui sont
le plus cités (51 %), devant « chacun d’entre nous » (50 %) puis « les instances internationales » (34 %), « les entreprises » (27 %), « les associations, fondations, la société civile » (11 %), « les collectivités locales » (11 %) ou « personne » (9 %).

 

Consulter la suite