Tous les mois, un expert de l’ADEME décrypte un enjeu clé pour le climat. Ce mois-ci, Aude Andrup, chef de projet / animatrice de secteur Ecolabel Européen à l’ADEME, répond à 3 questions sur l’Ecolabel Européen.
A l’heure de la multiplication des labels environnementaux, l’Ecolabel Européen est-il connu par le grand public en France ?
L’Ecolabel Européen est un label connu du grand public mais sa signification réelle est encore trop souvent ignorée.
70 % des personnes déclarent connaître l’Ecolabel Européen (nom ou logos) d’après un sondage réalisé par Opinion Way pour l’ADEME en 2017. Cette étude met également en évidence que seul un tiers de ces personnes connait sa signification à savoir : l’identification des produits qui ont des impacts moindres sur l’environnement sur l’ensemble de leur cycle de vie en comparaison des produits similaires disponibles sur le marché.
Les produits d’usage quotidien ou de consommation courante, comme les produits d’hygiène (gel douche, shampoing), d’entretien (lessives), ou encore les produits papiers (essuie-tout, papier toilettes) sont les plus connus parmi la trentaine couverte par le label. Certaines catégories ne sont pas couvertes par l’Ecolabel Européen et sont parfois identifiées comme telles par le Grand public (ex : alimentation).
S’agissant des services d’hébergements touristiques, seulement 20 % des personnes connaissant le label savent qu’il porte également sur ce service.
L’Ecolabel Européen étant un repère simple et fiable pour les consommateurs l’ADEME entend renforcer ses actions pour améliorer sa notoriété. A l’occasion des 25 ans du label, l’agence a entrepris diverses actions et notamment la publication d’un dossier de presse et un numéro spécial de son magazine ADEME&Vous.
Avez-eu des retours de consommateurs sur leur utilisation quotidienne de produits portant l’Ecolabel Européen ?
L’ADEME a lancé en 2016, une opération auprès de 7 foyers témoins, non engagés écologiquement, pour observer si en adoptant certaines habitudes de consommation et en achetant plus de produits plus respectueux de l’environnement, un surcoût des dépenses était observé pour les produits d’hygiène et de détergence. Le résultat est sans appel ! L’a priori qu’acheter des produits plus respectueux de l’environnement coûte plus cher n’est pas toujours fondé.
Les foyers ont acheté davantage de produits d’hygiène et d’entretien porteur de l’Ecolabel Européen et ont modifié leur comportement (meilleur dosage, abandon de certains produits au profit des produits multi-usages…). Au final après 5 semaines, le budget consacré à ces produits baisse en moyenne de 44% passant de 101€ à 57€/pers/an.
Quelles sont les garanties prises par les établissements touristiques avec l’Ecolabel Européen ?
En 2017, la France compte 264 établissements (hôtels, villages vacances, centres de vacances, centres de plein air, auberges de jeunesse, chambres d’hôtes, gîtes…) et 78 campings titulaires de l’Ecolabel européen. Les hébergements obtiennent le label après vérification par une tierce partie indépendante (en France l’AFNOR Certification) que les critères du cahier des charges sont bien respectés. Ces exigences sont définies de manière concertée par les différents parties-prenantes (associations de protection de l’environnement, des consommateurs, pouvoirs publiques, professionnels…) et ils sont suffisamment strictes pour être atteignables par seulement 20% des entreprises.
En apposant le label écologique européen, ces établissements touristiques garantissent un service innovant et de qualité intégrant l’environnement. Les économies réalisées grâce à la réduction des consommations de fluides peuvent être réinjectées pour renforcer la qualité des produits achetés, des équipements… Les établissements affichent les engagements suivants :
- Faible consommation d’énergie ;
- Faible consommation d’eau ;
- Faible production de déchets ;
- Utilisation de sources d’énergie renouvelables et de substances moins nocives pour l’environnement ;
- Communication et éducation des clients en matière d’environnement.