Le « Tri 5 flux » pour les entreprises et administrations

 

Pour les acteurs économiques, le papier/carton, le métal, le plastique, le verre et le bois doivent être séparés du reste de leurs déchets. Ces 5 flux peuvent être entreposés et collectés soit séparément les uns des autres, soit tout ou en partie en mélange entre eux. Les tonnages concernés sont significatifs et constituent un enjeu majeur dans l’atteinte des objectifs de 65% de valorisation des déchets non dangereux et de réduction de 50% de la mise en décharge à l’horizon 2025 de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte. La mise en place du « Tri 5 flux » est l’occasion pour les acteurs économiques et les administrations d’optimiser leur politique de recyclage et de valorisation de matières. L’ADEME les accompagne.

 

Les entreprises et les collectivités au cœur des enjeux de recyclage

Sont concernés tous les producteurs et détenteurs de déchets (entreprises, commerces et administrations) qui sont collectés par un prestataire privé ou, s’ils sont collectés par le service public, qui génèrent plus de 1100 litres/semaine de déchets (tous déchets confondus) seuls ou à plusieurs sur une même implantation (par exemple une galerie commerciale ou un immeuble tertiaire). L’ADEME encourage néanmoins tous les acteurs à mettre en place le « Tri 5 flux », même ceux qui ne répondent pas à ces critères.

65 millions de tonnes de déchets d’activités économiques en 2012 (y compris les déchets des collectivités) en France dont : 28 millions déjà triés sur les 5 flux 20 millions en mélange dont une partie qui peut être recyclée demain. C’est sur ce flux en mélange qu’il faut agir.

 

Une opportunité pour optimiser la gestion de leurs déchets

L’action de tri en entreprise est au cœur du processus d’amélioration. Le taux de recyclage est multiplié par 3 avec un tri adapté. Une tonne de plastique recyclé permet d’économiser 3 tonnes d’eq. CO₂ et 5.2 mètres cubes d’eau par rapport à la fabrication d’une tonne de plastique vierge.

Par ailleurs, le « Tri 5 flux » est l’occasion pour les entreprises de faire un état des lieux de leur production de déchets afin d’en optimiser la gestion et de réfléchir à comment les réduire. Remonter à la source, comprendre leur origine et mettre en place des actions pour les réduire est encore plus bénéfique que le tri dans l’objectif de maîtriser les coûts. En agissant à la source, les entreprises réduisent le coût complet de leurs déchets qui comprend la facture de leur gestion, mais surtout le coût de génération, c’est-à-dire le coût d’achat et de transformation des matières et emballages qui deviennent des déchets.

Agir sur toute la chaîne du processus, en commençant par les achats peut ainsi activer un véritable levier de compétitivité. Par exemple les 49 entreprises accompagnées par l’ADEME dans le cadre de l’opération « Entreprises témoins » économisent au total plus de 3 millions d’euros par an, dont 1,8 million par an grâce à des actions simples sur les matières et les déchets.

L’ADEME accompagne les acteurs dans la mise en place de ce processus (constat de la situation actuelle, identification des filières et prestataires, mise en place des actions de réduction et du tri, implication et sensibilisation du personnel). Elle préconise aussi une gestion collective des déchets en s’associant avec des entreprises voisines pour massifier les flux. À cela s’ajoute la possibilité d’intégrer une démarche d’Écologie industrielle et territoriale (EIT): les déchets des uns peuvent ainsi devenir les matières premières des autres.

L’enjeu environnemental majeur est à la fois la substitution de la matière première vierge par de la matière première de recyclage et la réduction de la consommation par la réduction du gaspillage.

Au-delà du tri… De nombreuses nouvelles habitudes peuvent être prises par les entreprises et les collectivités afin de réduire leur volume de déchets produits. Par exemple, pour les papiers de bureau, il est utile de privilégier une campagne de sensibilisation en imprimant seulement si nécessaire, en recto-verso et en réutilisant les papiers destinés à la poubelle. En ce qui concerne les emballages, il faut penser aux emballages navettes*, au vrac ou encore aux gros contenants afin de les réduire au maximum. Les palettes et les cartons fournisseurs peuvent être réemployés pour emballer ses propres produits. * Emballage effectuant plusieurs rotations entre 2 points. L’emballage est de ce fait réutilisé avant d’être valorisé en fin de vie.