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Pic de pollution de l’air – L’ADEME rapelle quelques conseils

Crédit R.Bourguet/ADEME

L’impact sur la santé de la pollution atmosphérique résulte surtout de l’exposition au jour le jour à des niveaux de pollution inférieurs aux seuils réglementaires définissant les pics de pollution. Pour tous les secteurs sources de pollution (transports, industries, résidentiel, agriculture, etc.), la priorité doit donc être donnée aux actions pérennes.

Néanmoins en cas de pics de pollution, voici quelques conseils pour réduire les émissions et l’exposition aux polluants. Pour améliorer la qualité de l’air, chacun peut agir à son échelle.

 

Pour les particuliers

a- Conseils pratiques pour éviter de polluer

Lors du pic : Éviter d’utiliser votre voiture particulière ou votre deux-roues motorisé, et privilégier les modes de déplacement actif (vélo, marche à pied) et les transports en commun. Si vous ne pouvez pas vous passer d’un véhicule, pensez au co-voiturage ! Pensez également à équiper votre véhicule d’une vignette Crit’Air car certaines collectivités mettent en place la circulation différenciée, toute l’année et/ou pendant les pics de pollution et renseigner vous sur les niveaux de Crit’air éventuellement interdit de circuler (cf. paragraphe Pour les collectivités)

Sur le long terme : repenser à vos besoins de mobilité et à vos modes de déplacement. Au-delà de la diminution de la pollution, le recours aux mobilités actives est bénéfique pour votre santé … et votre portefeuille !

En cas de pics de pollution à l’ozone, veillez à ne pas utiliser de peintures, solvants ou colles qui peuvent émettre des composés organiques volatils.

Dans tous les cas : Ne pas pratiquer le brûlage à l’air libre de déchets verts – le brûlage des déchets à l’air libre est interdit. Des solutions alternatives existent (paillage, broyage, compostage…). Renseignez-vous auprès de votre collectivité sur les solutions mises en place. Pour plus d’informations, consultez le site de l’ADEME

Consultez les guides ADEME

b- Conseils sanitaires

L’impact sanitaire de la pollution atmosphérique et en particulier des particules fines est aujourd’hui démontré. Pour la population générale, le risque sanitaire lié à la pollution de l’air est principalement dû à l’exposition de tous les jours, même si les teneurs sont moins fortes que pendant un pic de pollution. Cependant, il convient pendant un pic de pollution de limiter (population générale) ou éviter (population sensible) les activités physiques et sportives à intensité élevée (c’est-à-dire qui entraîne de l’essoufflement). La pratique du vélo est possible en cas d’épisode de pollution si l’allure n’empêche pas de parler et en prenant des précautions pour les personnes sensibles et vulnérables. Suivez les informations disponibles sur le guide du Ministère.

A noter, porter un masque chirurgical ou un foulard sur le nez et la bouche n’est pas utile car généralement ils arrêtent seulement les plus grosses particules transportées dans l’air. Or ce sont les particules fines et certains gaz qui pénètrent notre système respiratoire et qui sont sources de pathologies. Retrouvez plus d’informations dans le guide de la Direction Générale de la Santé.

c- Se tenir informé

Pour se tenir informé de l’évolution des pics de pollution en France, vous pouvez consulter les sites internet des associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air. Il y a une association par région. Pour trouver la vôtre, consultez le site internet de la Fédération ATMO.

 

Pour les collectivités

L’impact du trafic routier

Lors du pic : Le trafic routier est un secteur fortement émetteur de polluants atmosphériques en milieu urbain, notamment de particules. Pour lutter contre cette pollution, la conférence environnementale de 2014 a prévu la création d’un dispositif d’identification des véhicules : le certificat qualité de l’air.

Depuis le 29 juin 2016, ce certificat prend la forme d’une vignette, appelée Crit’Air, à coller sur les véhicules (voitures, 2 ou 3 roues, quadricycles, poids lourds, autobus). Les collectivités et les préfectures ont ainsi à leur disposition un outil pour mettre en œuvre la restriction de circulation pendant un pic de pollution qui vise les véhicules les plus polluants : c’est la circulation différenciée. A la différence de la circulation alternée qui limiter la circulation en fonction du numéro d’immatriculation du véhicule sans prise en compte de ses émissions polluantes, la circulation différenciée permet d’agir prioritairement sur les véhicules les plus émetteurs.

La circulation différenciée a été mise en place pour la première fois en France à Grenoble pendant le pic de pollution de décembre 2016 puis en Ile-de-France lors de celui de janvier 2017.

Sur le long terme : Outre l’utilisation des Crit’Air pendant les pics de pollution, les collectivités peuvent également s’en servir pour :

  • Faire bénéficier de modalités de stationnement favorables aux véhicules les plus vertueux;
  • Mettre en place de façon pérenne des zones à circulation restreinte (ZCR).

Paris est la première ville de France à rendre obligatoire de façon pérenne les vignettes « Crit’air » à partir du 15 janvier 2017 dans le cadre de sa ZCR (Zone de Circulation Restreinte). Rendez-vous sur le site pour commander la vignette Crit’air.

 

Pour les entreprises

Lors du pic : Les industries peuvent être concernées par des dispositions temporaires leur imposant une limitation des émissions polluantes. D’une façon générale, les entreprises peuvent agir en tant qu’employeur en mettant en place des solutions et des dispositifs limitant les besoins de déplacement de ses salariés (comme par exemple le télétravail) ou en facilitant l’organisation de déplacements en covoiturage.

Sur le long terme : pourquoi ne pas pérenniser ces mesures de limitation des déplacements et de mise à disposition de solutions de mobilité alternative à l’autosolisme ?

Les transporteurs peuvent également agir sur le flotte de véhicules : en 2017, l’ADEME a organisé les 1ers Trophées Objectif CO2, qui récompensent les entreprises engagées pour la transition énergétique des transports et qui est élargi aux polluants atmosphériques.

 

Pour le secteur de l’agriculture

En cas de pic :  il s’agira essentiellement d’éviter de brûler des sous-produits agricoles, de pratiquer des activités d’épandage et de travailler le sol.

Sur le long terme : les principaux axes d’amélioration sont :

  • L’abandon ou l’adaptation de certaines pratiques (couverture des fosses à lisier, arrêt du brûlage des résidus agricoles à l’air libre, réduction du travail du sol, interventions sur des sols légèrement humides…).
  • L’amélioration des performances du parc de matériel roulant (véhicules récents et peu polluants, matériel d’épandage minimisant les émissions d’ammoniac, enfouissement des effluents…).

C’est dans ce but qu’en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, l’ADEME et le ministère de l’Environnement ont lancé l’appel à projets Agr’Air. Il a pour but d’accompagner des projets pilotes visant à diffuser dans le secteur agricole les technologies et pratiques contribuant à réduire les émissions d’ammoniac et/ou les émissions de particules fines. Les projets visés doivent promouvoir une approche collective et mettre en œuvre des actions reproductibles et pérennes. Ils fourniront ainsi des retours d’expérience sur les modalités de contributions du secteur agricole à l’amélioration de la qualité de l’air. Les initiatives retenues recevront un soutien technique et financier pour :

  • des actions d’animation, de formation, de sensibilisation et de communication ;
  • des investissements en faveur de la qualité de l’air ;
  • des actions d’évaluation.

 

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