Billet

#TPEPMEGagnantes – 3 questions à… Sylvie Padilla

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Tous les mois, un expert de l’ADEME décrypte un enjeu-clé pour la transition énergétique et écologique.

Ce mois-ci, Sylvie Padilla, Chef du service entreprises et dynamiques industrielles, répond à 3 questions sur les gains de compétitivité possibles pour les entreprises en appliquant les principes de l’économie circulaire.

 

 

L’engagement en faveur de la transition écologique de la part des entreprises peut-il être synonyme de gains de compétitivité ?

La transition écologique est une réelle opportunité pour les entreprises pour optimiser leur mode de fonctionnement en réduisant leur consommation d’énergie et de ressources mais aussi pour questionner leur modèle économique. Une 1ère étape de réduction des coûts permet ainsi de gagner en productivité et augmenter ses marges. Cela peut se faire d’abord, à peu ou pas d’investissement, par des actions simples et rentables d’optimisation. Mais quand cela nécessite ensuite des investissements pour renforcer les gains énergie ou matières, l’entreprise s’inscrit déjà dans une stratégie de moyen terme en cohérence avec le développement de son activité et une recherche accrue de compétitivité. Elle peut donc compléter sa démarche vers une évolution de son offre intégrant les enjeux de la transition énergétique et écologique :  éco-concevoir ses produits ou changer son modèle économique vers plus d’économie de la fonctionnalité sont autant d’initiatives stratégiques qui renforceront la compétitivité des acteurs économiques qui sauront en saisir les opportunités de développement.

 

Quels sont les principaux freins pour les plus petites entreprises (TPE et PME) pour augmenter leur productivité grâce à la transition écologique ?

Pour la majorité des TPE-PME, le  1er frein c’est la prise de conscience de ces enjeux associant productivité et transition écologique. Une opération de l’ADEME sur 49 entreprises, majoritairement des TPE-PME, a prouvé l’existence d’économies financières significatives sur la base d’une meilleure connaissance de différents flux (énergie, matières, déchets, eau, achats…) et de l’identification d’actions rapides à faible investissement pour réduire les surconsommations ou les pertes inhérentes à tout process industriel ou commercial.  Plus de 3 millions d’euros par an ont été économisés au total par celles-ci.

La preuve par l’exemple, sur la base de « quick wins », est un des leviers pour démarrer l’engagement concret des TPE-PME. Ces premiers pas permettent ensuite à l’entreprise d’envisager des investissements de réduction de la production de déchets (optimisation des consommations de matières) ou d’économies d’énergies (équipements moins énergivores).

Mais pour que les 1ers pas de cette démarche vertueuse se mettent en marche dans les TPE-PME, il faut lever deux autres freins : la disponibilité des personnes et la compétence pour identifier et mettre en œuvre les actions qui rapporteront ces économies financières.

 

Comment l’ADEME accompagne-t-elle les TPE et PME dans leurs actions pour limiter leurs consommations d’énergie, de matières et d’eau et leur production de déchets ?

Face à ce constat et pour amplifier la généralisation de ces pratiques, l’ADEME, avec de nombreuses organisations professionnelles et consulaires, lance un dispositif innovant, spécifiquement destinée aux TPE-PME. Il s’agit de les accompagner dans ces démarches de réduction des pertes de matières et d’énergie, grâce à l’opération « TPE & PME gagnantes sur tous les coûts ! » (www.gagnantessurtouslescouts.fr ). L’ADEME a ainsi formé des experts à cet accompagnement qui comprend une visite sur site, l’analyse des pratiques, l’identification des économies possibles, la définition du plan d’actions correspondant, le suivi sur un an et l’évaluation des économies réalisées. L’objectif est de déceler les pertes cachées, de calculer leurs coûts et de trouver les moyens de les réduire à travers un plan d’actions concret et opérationnel. Sur une période d’un an, la mise en œuvre de ce plan assurera une rentabilité courte voire immédiate. Convaincus de la rentabilité de cette démarche, l’ADEME et ses partenaires consulaires, finance l’intervention de l’expert. Si et seulement si, l’entreprise identifie ensuite des économies récurrentes suffisamment importantes, il lui est demandé de rembourser, une fois,  un forfait largement inférieur à ces économies annuelles.

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