Communiqué de Presse

[Étude] Les EnR&R, des solutions adaptées et de réelles opportunités économiques pour les industriels !

A l’occasion du salon Global Industrie qui se déroule du 27 au 30 mars, l’ADEME publie son étude « Intégration des énergies renouvelables et de récupération dans l’industrie : à chaque secteur ses solutions ». La loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) formule des objectifs ambitieux : porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d’énergie en 2030 (contre 14,6 % aujourd’hui). Pour les atteindre, l’industrie est un secteur central à mobiliser et à accompagner. Avec cette étude, l’ADEME montre qu’il est possible de surmonter les freins identifiés à ces changements, et que l’investissement dans les Energies renouvelables et de Récupération (EnR&R) représente de véritables opportunités technologiques et économiques pour les industriels.

Des technologies matures qui répondent aux besoins des industriels

Depuis les années 80, l’industrie s’est progressivement mobilisée afin de mieux maîtriser sa compétitivité énergétique et de réduire son empreinte environnementale. Pourtant, même s’il existe quelques belles réussites, le déploiement des EnR&R est encore trop peu avancé dans ce secteur. Or, avec 19% de l’énergie finale consommée en 2014, le secteur de l’industrie est le 3ème plus gros consommateur français d’énergie, après le secteur des transports et le secteur résidentiel.

L’étude de l’ADEME présente ainsi l’ensemble des possibilités offertes aux industriels par les technologies de récupération et les EnR, en analysant l’adéquation des besoins propres à chaque secteur industriel avec les caractéristiques des filières EnR&R.

En effet, il existe de nombreuses technologies EnR&R, relativement matures, qui permettent de produire et d’auto-consommer de l’énergie sur un site industriel, que ce soit de la chaleur ou de l’électricité. En fonction des besoins des secteurs industriels notamment identifiés en termes de niveau de température et de flexibilité, plusieurs solutions sont parfois possibles.

Zoom sur l’exemple de Tryba Energy – Gundershoffen (67)

Tryba, spécialisé dans la fabrication de fenêtres, portes et volets, a décidé de mettre en œuvre une centrale photovoltaïque en autoconsommation. Ce projet est aujourd’hui la plus grande centrale en autoconsommation de la région Grand-Est en service, apportant de la compétitivité et de la stabilité dans le temps : « C’était une volonté de la part de Tryba d’opter pour de l’autoconsommation afin de privilégier un circuit court de l’énergie (production directement consommée sur place), et de garantir un prix fixe du coût de l’électricité sur 25 ans » comme l’explique Marie-Odile Becker, directrice générale de Tryba Energy.

Des EnR&R sur la voie de la compétitivité

Parmi les technologies analysées dans cette étude, les énergies de récupération sont les plus compétitives car toute énergie récupérée est de l’énergie déjà payée. Quant aux énergies renouvelables, même plus coûteuses, elles permettent de diversifier le mix énergétique et de diminuer la dépendance vis-à-vis des énergies traditionnelles, dont les prix peuvent subir des évolutions particulièrement imprévisibles. Par ailleurs, une telle stratégie permet aussi de s’affranchir, du moins en partie, de l’augmentation à venir du prix du CO2 : la CCE (Contribution Climat Energie) fixée par la loi de transition énergétique à 86,2€/tCO2 en 2022 (soit une augmentation du prix du gaz d’environ 14€/MWh entre 2017 et 2022). Par ailleurs, cette contribution doit encore augmenter à hauteur de 100€/tCO2 d’ici à 2030.

Ainsi, les EnR&R représentent des opportunités économiques car avec l’aide des mécanismes de soutien (CEE, Fonds Chaleur, Appels d’Offre CRE ou autres dispositifs fiscaux), et en prenant en compte la baisse prévisible des coûts des technologies, investir sur des EnR&R peut s’avérer rentable dans de très nombreux cas.

En effet, une tendance à la baisse des coûts de production est nettement observée sur les dernières années sur certaines filières, et des filières comme le bois énergie ou le solaire photovoltaïque en autoconsommation s’approchent du niveau de coût des filières conventionnelles de référence.

Zoom sur l’exemple d’Everbal – Evergnicourt (02)

La papeterie EVERBAL, accompagnée par le Fonds Chaleur de l’ADEME, a installé deux chaudières biomasse, combustible à plaquettes forestières. Comme le rend compte Yves STRUB, son directeur général : « les avantages économiques et environnementaux sont indéniables. L’énergie est notre second poste de dépense et l’installation de la première chaudière en 2009 a été déterminante dans le maintien de l’activité alors que le prix du fioul avait explosé ».

Accompagner les industriels pour une intégration des ENR&R compatibles avec leurs impératifs de production industrielle

L’intégration des technologies EnR&R doit faire partie d’une réflexion globale sur les besoins et possibilités d’un site industriel afin d’anticiper l’adaptation des infrastructures, d’adapter les réseaux de distribution ou opérer des modifications au sein même du process.

Afin de réduire au maximum le coût et les impacts de ces changements, une approche efficace consiste à planifier l’intégration progressive des EnR&R en profitant de transformations programmées (modifications du process, remplacement des équipements de production d’énergie vétustes, etc.), pour revoir globalement sa stratégie énergétique jusqu’à l’introduction de solutions EnR&R, et ainsi améliorer la performance énergétique et donc économique du site.

L’étude détaille par des exemples et des éléments techniques cette capacité d’intégration avec succès des EnR&R dans nos sites industriels.

Zoom sur l’exemple de L’Oréal – Site de Creuzier-le-Vieux (03)

L’Oréal a valorisé depuis 2010 la géothermie très basse énergie sur aquifère avec un thermofrigopompe et a récupéré de la chaleur fatale sur des effluents liquides, compresseurs d’air et des fumées de chaudière. Le site est parvenu à réduire ses émissions de CO2 de 50% dès 2011 grâce à l’intégration de ces technologies.

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