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#Linky – Des bénéfices pour la transition énergétique et le consommateur

Dans le cadre de directives européennes visant à développer l’efficacité énergétique et l’information des consommateurs, le comptage communicant électrique et gaz est en cours de déploiement en France, comme dans de nombreux pays : il s’agit du compteur Linky pour l’électricité, et Gazpar pour le gaz. L’ADEME soutient le déploiement des compteurs communicants qui présentent de réels bénéfices pour le consommateur, la collectivité et la transition énergétique. Ils facilitent la gestion du réseau et l’intégration des énergies renouvelables, et apportent plus de transparence pour les consommateurs.

 

Plus de transparence pour mieux réduire sa consommation

Par rapport aux anciens compteurs, ils permettent aux ménages d’être facilement facturés de leur consommation réelle du mois (et non d’une estimation sur l’année avec régularisation ponctuelle) et d’accéder à des données plus précises sur la consommation globale de leur logement (par mois, par semaine, par jour, par heure…). Ces informations sont restituées sur un espace personnel en ligne, protégé et gratuit, proposé par les gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité ou de gaz, qui reçoivent quotidiennement les données de consommation. Les différentes études ou projets suivis par l’ADEME montrent que l’accès à une information plus précise est une opportunité pour les consommateurs de mieux connaître, comprendre et potentiellement agir pour réduire leur consommation d’énergie, à travers différents gestes sur le chauffage, l’eau-chaude, la cuisson, les équipements électroménagers (petits gestes au quotidien, choix d’équipements moins énergivores, décision d’isoler son logement…). Les expériences suivies par l’ADEME montrent que ces économies peuvent aller de quelques pourcents jusqu’à 10% pour les plus gros consommateurs, mais dépendent fortement des conditions d’accompagnement des ménages.

Pour les collectivités, les bailleurs et les copropriétés, ces nouveaux compteurs sont aussi synonymes d’une vision beaucoup plus précise de leur consommation, agrégée par bâtiment ou au niveau de petites chaufferies gaz, afin de mieux suivre leurs dépenses énergétiques et d’agir sur leurs patrimoines ou d’apporter des conseils à leurs habitants.

 

Accompagner le développement des énergies renouvelables

Ces nouveaux compteurs sont une brique nécessaire pour les gestionnaires du réseau de distribution pour mieux connaître l’état du réseau et accompagner la progression des énergies renouvelables (EnR). Le réseau électrique a historiquement été conçu pour acheminer l’électricité de points de production centralisés (centrales à combustible fossile ou nucléaire) vers les consommateurs, ce qui est en train d’évoluer avec l’arrivée des EnR décentralisées (panneaux photovoltaïques sur les toitures par exemple). Grâce à Linky, le gestionnaire de réseau pourra plus facilement exploiter le réseau dans ce contexte, pour une meilleure qualité de service. Linky facilite également la production d’électricité renouvelable par les particuliers : un même compteur électrique pouvant comptabiliser la consommation et la production sur un même site.

Ces nouveaux compteurs pourront également accompagner l’arrivée de plus en plus massive des véhicules électriques. Ils permettront par exemple aux propriétaires de ces véhicules de les charger au meilleur moment (par exemple la nuit ou, demain, aux heures de forte production solaire) ce qui limitera les pics de consommation sur le réseau, synonymes de plus forte émissions de CO2.

 

De la pédagogie pour s’approprier les nouveaux compteurs

L’installation des compteurs communicants ne se suffit pas à elle seule : il est nécessaire que chacun des acteurs du système énergétique, y compris à l’échelon local (collectivités, syndicats d’énergie), engage des actions de pédagogie permettant aux particuliers de mieux comprendre le rôle de chaque acteur, les transformations à l’œuvre dans l’énergie, les fonctionnalités du comptage communicants et ses bénéfices, pour pouvoir pleinement en profiter. Différentes initiatives sont à souligner en ce sens, comme par exemple les actions menées dans la Métropole de Lyon.

Sur la question des données, les gestionnaires du réseau de distribution d’énergie, en charge du relevé dans le cadre de leur mission de service public, ont mis en place des systèmes d’information sécurisés dans lesquels la diffusion des données de comptage est parfaitement maîtrisée par le consommateur. Ces données sont la propriété des clients et le choix leur appartient de les mettre à disposition d’un tiers ou non. Par défaut, même les fournisseurs d’énergie n’ont accès qu’à une donnée de consommation mensuelle, pour la facturation. Seuls les ménages qui le souhaitent pourront décider de partager des données plus précises et de souscrire à des prestations proposées par leurs fournisseurs ou des opérateurs tiers pour être accompagnés sur l’interprétation des données et les actions d’économie d’énergie à mettre en œuvre.

Pour transférer ses données de comptage, un compteur communicant électrique n’utilise pas d’ondes radio mais directement le câble et le courant électrique (technologie dite des « Courants Porteurs en Ligne » – CPL), et le compteur communicant gaz un signal radio proche des bandes FM. Les campagnes de mesure réalisées par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) sur différents équipements d’un logement ont montré que les niveaux mesurés d’exposition aux ondes des compteurs communicants sont faibles, comparables à ceux mesurés pour les différents équipements électriques ou électroniques domestiques (ils sont par exemple 30 à 300 fois inférieur à certains tels que les plaques de cuisson électriques, ou les micro-ondes…), et très inférieurs aux valeurs limites réglementaires. Ceci confirme les conclusions de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

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