Alors que s’ouvre aujourd’hui la 17ème Conférence de l’ONU sur le climat à Durban (Afrique du Sud), l’ADEME publie les résultats de trois de ses baromètres incontournables de l’année concernant les opinions et comportements des Français à l’égard de l’environnement, de l’effet de serre et des énergies renouvelables.
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« Les Français et l’environnement »: 8 Français sur 10 estiment qu’ils pourraient en faire plus au quotidien
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« Les Français et l’effet de serre »: les jeunes, plus sensibles aux questions de dérèglement climatique
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« Les Français et les énergies renouvelables »: les Français, prêts à voir entrer les énergies renouvelables dans leur sphère privée
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« Les Français et l’environnement »: 8 Français sur 10 estiment qu’ils pourraient en faire plus au quotidien
L’ADEME mène chaque année, depuis 1995, une enquête sur les attitudes et comportements des Français en matière d’environnement. L’édition 2011 souligne la progression de la connaissance qu’ont les Français du développement durable et leur volonté d’en faire plus.
La notoriété du développement durable progresse. En 2004, seul un tiers des Français déclarait avoir une idée précise de la signification de l’expression « développement durable ». Aujourd’hui, plus d’un Français sur deux connaît cette notion, avec cependant une différenciation sociale qui s’amplifie : 37% des ouvriers seulement déclarent maîtriser la définition du développement durable, contre 87% des cadres. La notion est principalement associée à la protection de l’environnement (53% des évocations spontanées)
Les citoyens se sentent également partie prenante de ce processus. Interrogés sur leur rôle dans la protection de l’environnement, 93% des Français s’accordent à penser que les efforts de chacun peuvent avoir un impact important et près de 8 sur 10 reconnaissent qu’ils pourraient en faire plus, ou mieux, dans leur vie quotidienne (niveau stable depuis 2004).
Deux types de conduites sont de plus en plus associées à l’idée de consommation durable : la chasse au gaspillage, citée par 57% de la population (+6 points par rapport à 2009) et la consommation de produits locaux (43%, +15 points en deux ans). Les consommateurs repèrent d’ailleurs de mieux en mieux les produits locaux dans les rayons (49%, +4 points par rapport à 2010).
Dès l’achat, une majorité de consommateurs est aujourd’hui attentive à la quantité de déchets que générera leur produit : 53% d’entre eux veillent à choisir des produits avec peu d’emballage (16% d’entre eux se déclarent « très attentifs » à cela).
Pour consommer de façon plus respectueuse de l’environnement, l’opinion semble réceptive à tous les leviers mis à sa disposition :
- 53% des Français voudraient être certains que cela ne leur coûte pas plus cher,
- 52% souhaiteraient avoir un plus large choix de produits,
- 49% aimeraient pouvoir repérer plus facilement les produits respectueux de l’environnement,
- 43% souhaiteraient être mieux informés des réflexes à adopter pour limiter l’impact de leur consommation sur la planète (+4 points).
Cette attente se retrouve dans les attitudes par rapport à l’affichage environnemental : 56% jugent aujourd’hui cette information utile. Il faut dire qu’en matière de repérage ou d’information, la population est, de longue date, majoritairement insatisfaite. Seuls 36% des consommateurs identifient facilement les produits « verts » dans les rayons, et une petite minorité estime que les informations sur ces produits sont claires (30%), scientifiquement fondées (35%) ou suffisantes (25%).
Si l’inquiétude sur la qualité de l’air intérieur (appartement, bureau, école…) est faible (un tiers seulement des Français se sent concerné), les préoccupations pour la pollution de l’air extérieur restent fortes : 30% des sondés ont déjà ressenti des troubles liés à la pollution et 82% sont prêts à renoncer à la voiture en cas de pic de pollution pour préférer les transports en commun (34%), la marche (21%) ou le vélo (20%). L’expérimentation de zones d’actions prioritaires pour l’air (ZAPA) qui interdiront l’accès aux véhicules les plus polluants dans plusieurs grandes agglomérations d’ici 2012 semble accueillie très positivement, seuls 22% de la population se déclarant opposés à une telle mesure.
Méthodologie
Enquête commanditée par l’ADEME et réalisée par le CREDOC.
Menée en face-à-face, en juin 2011, auprès d’un échantillon représentatif de 2 024 personnes, âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas, d’après les résultats du dernier recensement de la population.
« Les Français et l’effet de serre »: les jeunes, plus sensibles aux questions de dérèglement climatique
Réalisée tous les ans depuis 2000, l’enquête « Les Français et l’effet de serre » a permis de repérer, sur la dernière décennie, l’évolution lente mais homogène des opinions à l’égard de l’effet de serre : identification croissante du phénomène, prise de conscience progressive de l’urgence de l’enjeu climatique, besoin d’agir…
Les résultats 2011 de cette enquête démontrent que ces tendances se confirment, malgré une inflexion observée l’an passé attribuée à l’échec de la conférence de Copenhague ou encore à la prise de parole très médiatisée de climatosceptiques. La phénomène du dérèglement climatique et les préoccupations autour du sujet semblent ainsi se ré-ancrer dans la société. L’édition 2011 conforte le très haut niveau de ces préoccupations chez les plus jeunes.
Pour 72% des Français, contre 66% l’an dernier, « les scientifiques évaluent correctement les risques » en matièr
e de dérèglement climatique. « L’effet de serre est une certitude », c’est ce qu’affirment 53% des Français. Pour 31% d’entre eux, il est à l’origine des désordres climatiques (tempêtes, inondations…). Les jeunes expriment plus fortement ces certitudes : les 15-24 ans sont 44% à lier effet de serre et désordres climatiques.
Parle-t-on trop du réchauffement climatique ? Sur ce sujet, l’effet générationnel est là encore palpable. 45% des 15-24 ans considèrent que l’on ne parle pas assez du réchauffement climatique. 61% des plus de 35 ans déclarent, eux, que l’on en parle trop.
Et quand ils sont interrogés sur les priorités actuelles pour relancer l’économie, là encore, le fossé entre les plus jeunes et les plus âgés se creuse. 81% des moins de 35 ans jugent qu’il faut orienter l’économie vers des activités qui préservent l’environnement, tandis que 37% des 65 ans et plus estiment qu’il faut plutôt favoriser la croissance industrielle. Au global, on compte 74% de Français pour qui la priorité actuelle est de privilégier les activités qui préservent l’environnement, et 24% pour qui il faut favoriser, en premier lieu, la croissance industrielle.
Méthodologie
Enquête commanditée par l’ADEME et réalisée par GfK.
Menée par téléphone, du 15 au 23 juin 2011, auprès de 1002 personnes de 15 ans et plus sélectionnées selon la méthode des quotas.
« Les Français et les énergies renouvelables »: les Français, prêts à voir entrer les énergies renouvelables dans leur sphère privée
Comme chaque année depuis 2004, l’ADEME a sondé l’opinion des Français à l’égard des énergies renouvelables. Cette année encore, les résultats de l’étude soulignent l’approbation des Français concernant ces énergies. La quasi-totalité des Français (96% cette année) est favorable au développement des énergies renouvelables.
La notoriété des énergies renouvelables progresse. Les Français sont 86% à citer spontanément une énergie renouvelable. Les énergies en tête : le solaire et l’éolien. 99% des Français les connaissent. L’énergie biomasse est désormais mieux connue (82% contre 74% l’an dernier). Solaire, éolien, biomasse, ces trois énergies sont perçues comme des énergies d’avenir, saines et respectueuses de l’environnement.
Lutte contre la pollution, protection de l’environnement, protection de la santé… 81% des Français perçoivent unanimement les avantages environnementaux de ces énergies nouvelles. Cependant, la perception des avantages économiques a baissé : 46% des Français les déclarent tangibles, contre 52% en 2010. Perçu comme trop élevé, le coût demeure un frein majeur à l’installation d’équipements pour 44% d’entre eux. Les freins esthétiques, eux, reculent : seuls 13% des Français y sont aujourd’hui sensibles, contre 20% en 2010.
En majorité, les Français se déclarent prêts à voir entrer les énergies renouvelables dans leur sphère privée. 82% d’entre eux accepteraient d’installer des panneaux solaires sur leur toit (+4 points par rapport à 2010). Alors qu’elle avait reculé ces dernières années, l’acceptabilité de l’éolien progresse : 60% des sondés seraient favorables à l’installation d’éoliennes à moins d’1 km de chez eux (+6 points). Par ailleurs, ils sont 94% à être favorables à l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments publics.
37% des Français ont investi dans les énergies renouvelables ou envisagent de le faire (+11 points par rapport à 2010). Pour quelles raisons ? Pour faire des économies (46%), préserver l’environnement (33%) et améliorer leur confort (18%). Les freins évoqués par les plus réticents sont plus d’ordre technique ou économique : impossibilités et difficultés liées à leur logement (30%), coût de l’installation des équipements (24%) et spécificités techniques et contraintes esthétiques (13%).
Les Français se montrent toutefois réservés concernant la possibilité de produire d’ici 20 ans la quasi-totalité de l’énergie grâce aux énergies renouvelables : 45% estiment que c’est possible. S’ils trouvent intéressant de participer financièrement à des projets locaux intégrant des énergies nouvelles (71%), seul un tiers des Français se déclarent prêts à contribuer directement au financement du développement des énergies renouvelables. Ils considèrent que c’est essentiellement à l’Etat (75%) et aux industriels (48%) d’opérer ce financement.
Pour eux, les principaux critères incitatifs pour favoriser le développement des énergies renouvelables sont d’ordre économique : baisse des prix des équipements à installer pour l’utilisation des énergies renouvelables (54%), augmentation du prix de l’énergie (37%), augmentation des soutiens financiers (34%).
Méthodologie
Enquête commanditée par l’ADEME et réalisée par BVA.
Menée par téléphone, du 27 juin au 19 juillet 2011, auprès d’un échantillon représentatif de 1011 personnes de 18 ans et plus.