Le Sommet qui se tiendra à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin – 20 ans après le Sommet de la Terre de 1992 – est une occasion unique pour proposer, à l’échelle internationale, un mode d’organisation innovant, adapté aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques. La France souhaite pour sa part que soit actée à « Rio+20 » la mise en place d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME).
« Se poser la question d’une organisation internationale/mondiale de l’environnement est en soi problématique. Sachant qu’il existe une telle organisation pour la santé, le commerce, le travail ou la propriété industrielle, l’environnement le mérite bien davantage.» a affirmé François LOOS, Président de l’ADEME, lors de la conférence internationale « Vers une nouvelle gouvernance mondiale de l’environnement » qui se tenait aujourd’hui à l’initiative de Alain JUPPÉ, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, et de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
… « Les problèmes climatiques ont un juge de paix au niveau mondial : le GIEC.
L’expertise scientifique a parlé.
Maintenant il faut inventer les solutions.
Au niveau national, l’expérience de l’ADEME montre ce que l’on peut faire.
Mieux isoler les maisons, mieux gérer les consommations énergétiques, offrir des développements aux énergies renouvelables, etc. . Voila des objectifs nationaux simples.
Mais derrières ces objectifs simples, commencent les problèmes scientifiques.
Comment peut-on développer le photovoltaïque dont les performances évoluent, les prix du travail installé baissent, en créant des capacités de stockage innombrables dont les matières premières ne sont pas infiniment disponibles ?
Si chaque pays fait de ce problème une question d’indépendance nationale, il y a fort à parier que les innovations seront très bien protégées, chèrement payées et tardivement mises sur le marché.
Ce n’est pas ce que nous voulons.
A tout le moins, il faut partager nos ambitions pour se servir de nos moyens.
C’est ce qu’a fait l’Union Européenne avec le Paquet Climat Energie.
Des objectifs chiffrés, des délais, des technologies.
Mais à quoi sert un accord européen s’il n’est pas partagé au-delà.
Prenons les biocarburants. Le Brésil arbitre entre ses biocarburants et son pétrole. Mais nous sommes en train, en Europe, de chercher comment tenir compte du changement d’affectation des sols dans les pays producteurs pour valider nos options.
A vouloir préserver quelques grandes et bonnes consciences européennes, on n’a aucune influence sur les équilibres du Brésil, des USA ou de la Chine.
Alors un sujet comme celui-là doit être débattu au niveau mondial. Il y a bien un OPEP et une Agence Internationale de l’Energie. Mais çà ne suffit pas, il faut une organisation mondiale de l’environnement.
Prenons un autre sujet, le captage du CO2. Mettre au point les technologies nécessaires, c’est l’objectif « industriel » ou « national » naturel.
Mais, réaliser le captage du CO2 autour de toutes les centrales électriques traditionnelles n’est pas une option qu’on veut prendre tout seul. Il faut que la décision soit collective. Sinon le handicap sera trop pénalisant.
Le travail scientifique se fait en réseaux :
- pour avancer plus vite par l’émulation,
- pour contenir les coûts par des expérimentations partagées.
Les grands instruments sont un bel exemple de collaboration internationale.
Le climat, l’environnement de notre planète vaut sans doute encore plus qu’une observation des particules ou des galaxies.
Ne faut-il pas aujourd’hui trouver nos grands instruments comme des lieux de rencontre régulière et les alimenter de projets préparés par des réseaux de talents internationaux.
A notre niveau, on agit :
L’ADEME organise en ce moment son expertise, c’est au plan mondial qu’il faut le faire.
L’ADEME a une collection d’exemples à suivre, c’est à une plus vaste échelle qu’il faudrait l’exploiter.
Ne pas avancer vers une organisation mondiale de l’environnement … c’est juste perdre son temps ! ».