Les Etats Généraux de l’Alimentation se déroulent du 20 juillet jusqu’en décembre, réunissant tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Ils sont l’occasion de porter un projet de société autour de l’alimentation durable et d’innover en favorisant le développement de mesures qui reposent simultanément sur les quatre enjeux principaux : économique et social, santé, environnement.
L’alimentation durable est un axe stratégique majeur pour l’ADEME qui promeut les évolutions envisageables, notamment à travers ses travaux prospectifs et son soutien à des projets pilotes pour les entreprises, les collectivités et le grand public.
Notre alimentation et les habitudes de consommation évoluent aujourd’hui. Développer l’alimentation durable est une opportunité pour préserver l’agriculture française et les emplois locaux, tout en protégeant les ressources naturelles et en améliorant la santé de nos concitoyens. Sur le plan environnemental, avec un quart de l’empreinte carbone des français, l’alimentation constitue un poste d’émissions de gaz à effet de serre équivalent au transport ou au logement. La majeure partie des impacts environnementaux se situe à l’étape de production agricole, et dépend donc en grande partie de la nature des aliments consommés et de leurs modes de production. Par ailleurs, toutes les autres étapes de la chaîne alimentaire peuvent être optimisées (logistique, transport, transformation, emballages, distribution, consommation, lutte contre le gaspillage alimentaire à toutes les étapes de la chaîne …).
Chiffres clés
- En France, le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes et 3 % des émissions de CO2 de l’activité française. Source : ADEME 2016
- L’alimentation représente 20% du budget des ménages dont 26% pour la restauration hors domicile (cantines, restaurant, vente à emporter). Source : INSEE, donnée 2014
- La chaîne agro-alimentaire représente 12% de l’emploi en France : agriculteurs, employés des industries agro-alimentaires et de la distribution, artisanat et commerces, restauration… Source Agreste
L’ADEME a identifié trois principaux leviers pour limiter ces impacts : faire évoluer les pratiques et régimes alimentaires, réduire les pertes et gaspillages, et développer l’éco conception des produits.
L’alimentation durable est une approche qui permet de mettre les acteurs dans une dynamique positive, en impliquant également chacun à titre individuel. L’ADEME apporte son expertise et accompagne concrètement les acteurs (Industrie, Recherche, Collectivités et Grand Public) tant à l’échelle nationale que territoriale : voici quelques exemples choisis.
Valoriser l’expérimentation : le projet d’éco-conception Demain la Terre
L’ADEME a étudié les freins et les leviers au développement de l’écoconception dans les filières agroalimentaires et a démarré plusieurs projets d’éco-conception. Celui avec l’association Demain la Terre regroupe des producteurs de fruits et légumes. Ils développent une charte de performance environnementale et sociale couvrant l’ensemble des étapes de production avec une logique d’amélioration continue afin d’apporter une garantie de durabilité à leurs clients (distributeurs) et aux consommateurs. L’association développe 3 gammes de produits transformés dans une démarche d’écoconception (légumes, fruits en purée, coulis, jus, cuisson…).
Site de Demain La Terre : http://demainlaterre.org/
Sensibiliser le grand public : une consommation de produits alimentaires plus responsables sans surcoût, c’est possible !
L’argument économique est souvent évoqué comme frein à la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique, généralement plus chers que les produits conventionnels.
L’ADEME a observé les pratiques de 7 foyers ayant un mode de consommation « classique » (ni écolo, ni végétarien) et faisant essentiellement leurs courses en grande surface. Avec l’appui d’un coaching de proximité, ils ont augmenté significativement la part de produits bio dans leur alimentation, limité leur gaspillage alimentaire, réduit leurs consommations de viande et poisson.
Le résultat montre que ces 7 foyers témoins ont en même temps réduit leurs dépenses alimentaires totales !
Etre sensibilisé, observer ses achats de produits alimentaires et changer certaines habitudes (recettes, dosages, etc.) permet de prendre conscience de ce que l’on consomme et de porter un regard différent sur sa consommation.
Cette opération confirme la nécessité d’approcher les changements alimentaires vers une consommation plus responsable de manière globale, en croisant les enjeux environnementaux, de santé, économiques, et en conservant – voire en retrouvant – le plaisir et le sens donné à l’alimentation.
Soutenir la recherche : le projet SUSDIET pour mieux connaître les régimes alimentaires européens et leur compatibilité avec l’alimentation durable
SUSDIET est un projet de recherche européen qui identifie les régimes alimentaires durables compatibles avec les préférences des consommateurs en Europe. Les principaux freins rencontrés par les consommateurs pour adopter des choix alimentaires durables sont analysés et les instruments de politiques publiques et privées qui peuvent favoriser leur adoption sont répertoriés.
Site internet du projet : https://www6.inra.fr/sustainablediets
Redonner de la valeur à l’alimentation : le projet alimentaire territorial du pays de Lorient
Le PAT du Pays de Lorient vise à construire un système alimentaire vertueux pour le bénéfice des habitants, des acteurs économiques et du territoire. Dans ses actions concrètes, il sensibilise les habitants les plus jeunes à l’importance de leur alimentation. Il met en place des actions pour améliorer la qualité de l’alimentation par l’éducation. Ainsi, la restauration collective a été choisie comme fil rouge. Le projet s’organise autour d’actions comme l’amélioration de l’approvisionnement en produits de la mer, la promotion des groupements de commande en produits locaux et bios, ou des animations ville-campagne avec les agriculteurs et les jardiniers.