Communiqué de Presse

L’efficacité énergétique, un élément clé de la performance de l’industrie de demain #EnergieIndustrie17

Du 25 au 27 septembre, a lieu le deuxième colloque Energie Industrie organisé par l’ADEME. Face aux défis environnementaux et compétitifs que représentent la maîtrise des consommation et l’amélioration de l’efficacité énergétique, le colloque est l’occasion de réunir tous les acteurs du secteur autour de ses problématiques. L’ADEME présente également ses travaux et études autour de l’effacement électrique dans l’industrie et plus globalement de l’industrie du futur qui doit associer évolution numérique et énergétique.

Transition énergétique dans l’industrie, un enjeu environnemental et économique

L’industrie représente à elle seule un quart de la consommation finale nationale d’énergie et un tiers de la consommation d’électricité. La maîtrise des consommations et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie représentent donc des enjeux majeurs pour le secteur, tant sur les problématiques environnementales, que les aspects de compétitivité de notre industrie.

Entre 1990 et 2014, le secteur a diminué ses consommations énergétiques de 11%, de 40% ses émissions de gaz à effet de serre et de 50% en intensité. Néanmoins, dans ses travaux prospectifs, l’ADEME démontre que le secteur industriel peut encore améliorer son efficacité énergétique de 20 % en moyenne d’ici 2035.

Dans ce cadre de ce colloque, l’ADEME souhaite lancer les débats autour des synergies entre deux enjeux majeurs : le numérique et la performance énergétique pour accélérer la mutation de l’industrie française pour s’adapter aux contraintes sociétales et de ressources de demain.

Ces synergies sont au moins de deux ordres. Les investissements liés aux projets de numérisation du secteur industriel, doivent inclure pleinement la performance énergétique.   Mais pour aller plus loin, l’histoire récente montre que le numérique fait se questionner de façon profonde les entreprises sur leurs modèles d’affaire et donc l’évolution de leurs métiers (secteur automobile versus offre de mobilité etc. ). La transition énergétique peut être aussi puissante que le numérique en termes d’opportunités ou de menaces. Et d’autant plus quand les deux sont associées.

Deux études portées par l’ADEME illustrent la montée en puissance de ces interrogations remettant en cause des schémas classiques, par les acteurs industriels grâce au dynamisme des transitions énergétique et numérique, tout en restant critique sur la prise en compte de l’aspect environnemental et de sa prise en compte dans l’innovation numérique, très énergivore.

La montée en puissance de l’effacement de la consommation électrique en France

Si le secteur de l’industrie présente un bilan énergétique positif (Consommation finale énergétique de l’industrie en 2015 : 41,25 millions de TEP contre 56,89 en 2000 (statistiques du Ministère du Développement durable), force est de constater que les progrès ralentissent ces dernières années. Aujourd’hui, la performance d’une industrie passe par sa capacité à innover, par exemple en mettant en place de nouveaux mécanismes tel que l’effacement.

Dans son étude « l’effacement de consommation électrique en France » publiée en septembre 2017, l’ADEME a cherché à identifier les freins et leviers financiers, opérationnels et culturels de cette technique. 

Le gisement technique pour des effacements à courte durée (30 min) est estimé entre 6,5 à 9,5 GW en cumulé pour l’industrie et les secteurs du tertiaire. 70% du gisement est concentré sur l’industrie (soit ~4,5 à 6,5 GW) et en particulier sur 4 secteurs (métallurgie, mécanique, chimie et industrie du papier). L’effacement de consommation électrique a donc un potentiel important dans l’industrie plus que dans les secteurs du tertiaire.

L’ADEME a donc identifié dans cette étude des leviers d’action pour stimuler le développement de capacités d’effacement et permettre de diminuer ou lever certaines barrières au développement.

Pour aller plus loin : le dossier de presse du colloque, p. 16

Industrie du futur, une transition énergétique encore trop peu prise en compte

L’ADEME a entrepris, avec le cabinet Deloitte, de travailler sur la prise en compte des enjeux environnementaux de la transformation numérique au travers de l’étude « Impacts du numérique au sein de l’industrie au regard de la transition énergétique et écologique » en lien avec le think tank Fing (Fondation Internet Nouvelle Génération) et l’appui de Mines ParisTech et Télécom ParisTech.

Mêlant étude bibliographique et analyse de cas d’école illustratifs de technologies numériques utilisées dans plusieurs secteurs industriels, ces travaux montrent qu’il y a encore peu de données sur les impacts environnementaux de ces technologies et que les industriels n’associent pas ou peu les évolutions numériques aux enjeux environnementaux. L’usine du futur reste dominée par des questions de productivité, et les sujets écologiques restent à la marge.

Il est donc nécessaire d’intégrer la transition énergétique et écologique aux mutations numériques de l’industrie, et ce, de manière concomitante avec l’intégration d’aspects sociaux et sociétaux (culture de la donnée, montée en compétence, évolution des postes de travail…). Plusieurs axes de travail ont ainsi été identifiés dans ces recherches, afin de faire de l’usine du futur un levier de la transition énergétique et écologique.

Pour aller plus loin : le dossier de presse du colloque, p 18

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