Communiqué de Presse

[Etudes] La réparation, le réemploi et la réutilisation des objets s’ancrent dans les habitudes des Français

A l’occasion de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, coordonnée par l’ADEME du 18 au 26 novembre, l’Agence publie plusieurs études permettant de faire un état des lieux de la réparation, du réemploi et de la réutilisation des objets en France. Leviers efficaces pour réduire la production de déchets, ces travaux montrent que ces secteurs bénéficient d’une bonne dynamique économique et environnementale. Ces secteurs sont partie intégrante des travaux relatifs à la Feuille de route « économie circulaire » en cours d’élaboration par le Gouvernement et essentiels pour atteindre l’objectif de la Loi de Transition énergétique pour la croissance verte de réduire de 10% la production de déchets ménagers et assimilés par habitant en 2020.

Une augmentation de 30% d’objets réutilisés ou réemployés depuis 2014, avec des créations d’emplois à la clé !

L’ADEME publie le 4ème « Panorama de la deuxième vie des produits en France », qui montre l’évolution des pratiques et des acteurs impliqués et qui prend en compte 4 nouvelles typologies de produits (matériaux de construction, pièces détachées de véhicule, cartouches d’impression et certains emballages ménagers et industriels). Ce panorama indique que réutiliser un produit plutôt que le jeter est de plus en plus ancré dans les mœurs des consommateurs : le tonnage des biens de consommation courante réemployés ou réutilisés a augmenté de 30% depuis 2014. Le panorama souligne également le fort dynamisme économique de la filière, notamment pour les biens de consommation courante avec un chiffre d’affaires en augmentation (1,5 milliard d’euros en 2017 contre 1 milliard en 2014) et une multitude d’acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur.


Chiffres clés / Biens de consommation courante réemployés ou réutilisés :

  • + 30% depuis 2014
  • 1 million de tonnes de biens
  • 6 700 structures (hors sites internet et petites annonces)
  • + de 100 millions de biens échangés sur les sites et plateformes en ligne
  • 34 000 ETP employés par le secteur dont 21 000 par les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) et les associations caritatives

L’ensemble des études sur le réemploi et la réutilisation menées par l’ADEME depuis 2 ans met en avant plusieurs pistes d’action pour encourager la deuxième vie des produits comme :

  • Prioriser le réemploi et la réutilisation sur le recyclage en donnant des objectifs de réutilisation aux éco-organismes et en organisant des campagnes de communication auprès des consommateurs ;
  • Simplifier la mise en relation entre « l’offreur » et le demandeur: les structures physiques de la deuxième vie (dépôts-ventes, brocantes, associations, etc.) peuvent développer une offre sur Internet ;
  • Promouvoir l’écoconception des produits auprès des fabricants pour allonger leur durée de vie ;
  • Pérenniser et consolider les modèles économiques de structures de réemploi-réutilisation, en particulier dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, comme par exemple en optimisant les conditions d’exploitation (attractivité, aménagement des locaux) ou en organisant des ateliers de réparation ou des activités d’upcycling*.

*ou surcyclage : utiliser des objets et des matériaux destinés à être jetés pour les réintroduire dans la chaîne de consommation, après leur avoir redonné une valeur ou une utilisation différente.

 

Le succès de l’autoréparation, un moyen bon marché d’allonger la durée de vie des produits

Malgré un contexte économique difficile pour la réparation, marqué par une baisse du nombre d’entreprises et d’emplois dédiés à cette activité, l’ADEME et Spareka ont mené un sondage montrant que les Français prennent goût à réparer leurs appareils eux-mêmes. 1 Français sur 2 a déjà réparé lui-même un appareil électroménager. Leurs motivations sont à la fois économiques, avec des réparations bon marché (la réparation a coûté moins de 50€ pour les ¾ d’entre eux) et environnementales. 80% d’entre eux ont pu diagnostiquer la panne et 60% ont pu mener la réparation eux-mêmes.

Pour encourager le recours à l’autoréparation, les Français souhaiteraient avoir des pièces détachées plus facilement disponibles (pour 61% des sondés) et disposer d’aides au diagnostic de la panne (pour 60% d’entre eux). L’autoréparation est une démarche que les Français renouvellent, puisque 80% des sondés qui ont réparé ou tenté de réparer sont prêts à le refaire !


Un exemple de structure de réemploi, de réutilisation et de réparation : l’atelier d’auto réparation de la recyclerie sportive et ses deux boutiques, à Paris et à Massy.


 

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