Communiqué de Presse

Premiers résultats de l’Observatoire des #mobilités #émergentes 2018

L’ObSoCo et Chronos se sont associés pour lancer, avec le soutien de l’ADEME, de Mappy, de Keolis et de SNCF, la troisième vague de l’Observatoire des mobilités émergentes. Cet observatoire s’appuie sur une vaste enquête réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de la population nationale âgée de 18 à 70 ans de 7000 personnes interrogées du 30 juillet au 23 août 2018. Pour la première fois, des Britanniques, des Allemands et des Espagnols ont été interrogés en plus des Français.

 

Le paysage des mobilités en pleine évolution

La cartographie des mobilités émergentes en France et au sein de trois pays voisins (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) fait apparaître quatre pratiques déjà bien installées auprès de la population étudiée[1] : le covoiturage (31%[2]), le vélo pour les déplacements du quotidien (30%), le car longue distance (27%) et les VTC (20%). La glisse urbaine (trottinette, skate et autres gyropodes) occupe la 5ème position avec 10% d’utilisateurs.

La diffusion des pratiques émergentes va de pair avec une maturité et une diversification des pratiques digitales. Parmi les principales fonctions remplies par le numérique, l’organisation des déplacements occupe la 1ère place (72% des individus sondés utilisent le GPS en amont ou pendant leur trajet, 49% des applications multimodales et 41% des applications relatives au transport public) devant les réseaux sociaux qui donnent accès aux conditions de transport (48%) et aux applications de mesure de sa pratique physique (39%).

 

Une voiture dominante, mais des représentations et usages en érosion

Avec 49 % des sondés qui utilisent la voiture au quotidien sur l’ensemble de l’échantillon, le modèle historique de la voiture personnelle domine encore le paysage européen. Toutefois cette hégémonie de l’automobile marque des signes d’essoufflement en France où le nombre d’utilisateurs quotidien de la voiture est passé de 59% à 50% entre 2016 et 2018.

Les Européens interrogés se positionnent de façon ambivalente à l’égard de la voiture : 56% peinent à imaginer que l’on puisse se passer de la liberté que procure la voiture, mais pour l’avenir, ils sont 63% à pencher plutôt du côté des transports collectifs et non individuels et 65% vers un accès à l’utilisation des modes de transports en priorité plutôt que la possession de véhicules de transport.

 

Une Dynamique de multimodalité freinée par des inégalités

L’essor des pratiques alternatives à la voiture est freiné par des inégalités territoriales qui pénalisent la capacité de choix des individus. La moitié des répondants déclare avoir le choix entre différents modes de transports pour leur déplacement régulier mais ce score tombe à 20 % chez les habitants des communes rurales.

La dynamique d’évolution des pratiques de mobilité émergentes est portée par des valeurs et sensibilités personnelles, telle la préoccupation environnementale. 64 % des Européens déclarent avoir modifié leur manière de se déplacer afin d’agir en faveur de l’environnement. Le changement de comportement en faveur de l’environnement se traduit par la progression de la marche à pied, du vélo et des transports en commun, au détriment de l’automobile pour les déplacements du quotidien.

 

Un rapport à la mobilité qui s’articule autour de sept profils d’usagers

Sept profils d’usagers se dessinent selon leurs modes de déplacements et leur engagement dans des stratégies de mobilité alternatives à la voiture personnelle. Parmi eux, trois groupes se démarquent par leur importance. Les « captifs de l’automobile » (29% de l’échantillon) qui forment le groupe le plus développé, se caractérisent par un profil plutôt rural,  contraint financièrement, moins diplômé, plus âgé et féminin que la moyenne. Privilégiant avant tout la gestion du temps, l’évitement de la pénibilité et la rassurance, ils sont avant tout des automobilistes monomodaux, c’est-à-dire utilisant exclusivement ou presque la voiture pour l’ensemble de leurs déplacements réguliers.

Les « automobilistes métropolitains » (21% de l’échantillon) sont des urbains, habitants des grandes villes ou de leurs couronnes, plutôt actifs et diplômés. En quête de gestion du temps et de rapidité, ils utilisent en majeur l’automobile personnelle et ont également recours de façon occasionnelle aux transports collectifs et au train. Ce groupe dispose d’un choix important pour sa mobilité, et peut se convertir à des modes alternatifs à la voiture personnelle en solo à condition qu’ils répondent à leurs attentes d’efficacité.

En quête de liberté d’action, d’économie et d’écologie, les « alternatifs actifs » (15% de l’échantillon) qui présentent un profil urbain, d’âge moyen et masculin, se démarquent de ces derniers en visant en priorité des modes actifs alternatifs à la voiture tels que le vélo.

 

Les pistes d’évolution pour l’avenir

La dynamique d’évolution des pratiques émergentes se dessine dans la reconfiguration des usages alternatifs à la voiture personnelle. La voiture servicielle (covoiturage, autopartage, location dont P2P, taxi, VTC, etc.) constitue une des pistes d’évolution prometteuses. Face à 60 % des Européens pour lesquels la possession de la voiture reste dans l’idéal la meilleure formule, 11 % lui préfèrent le recours à l’automobile au coup par coup, 7 % la location longue durée et 6 % l’emprunt ou le partage d’un véhicule avec des amis et 17 % envisagent de se passer totalement de la voiture. Le MaaS (Mobiliy as a Service), solution de mobilité qui regroupe plusieurs modes de transport public ou privé via une interface unique, suscite l’intérêt de 55 % des Européens. Cette appétence s’explique pour 35 % d’entre eux par la possibilité de diminuer le recours à leur voiture personnelle.

 

[1] L’Observatoire des mobilités émergentes a été réalisé en 2018 via un questionnaire en ligne auprès d’un échantillon de 4 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 70 ans et de 3 000 Européens répartis sur les pays suivants : Allemagne, Royaume-Uni, Espagne. L’ampleur de l’échantillon permet d’analyser des pratiques à faible diffusion et de combiner une diversité de critères.

[2] Taux de pénétration de la pratique au cours des 12 derniers mois.

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