Billet

#Carlabelling 3 questions à Sandrine Carballès

Tous les mois, un expert de l’ADEME décrypte un enjeu pour le climat.

Ce mois-ci, Sandrine Carballès, ingénieure au Service Transports et Mobilité, répond à 3 questions sur l’évolution des ventes des véhicules neufs en 2018.

 

  • Les ventes des véhicules neufs ont augmenté en 2018, la voiture est-elle le mode de déplacement indispensable des Français ?

Si les ventes de voitures neuves s’établissent autour de deux millions depuis plusieurs années (2 173 000 en 2018), le type d’acheteurs a lui beaucoup évolué. Dans les années quatre-vingt les trois quarts des voitures étaient achetées par des particuliers aujourd’hui c’est moins de la moitié. Ce sont les entreprises qui achètent le plus de véhicules neufs. Ce n’est pas une spécificité française c’est le cas également en Europe.

La voiture reste un moyen de déplacement privilégié pour beaucoup, mais dans les grandes agglomérations sa place est remise en cause, de par la difficulté de circulation et les enjeux de qualité de l’air de plus en plus alarmistes. Le développement des pistes cyclables, des transports collectifs en site propre (tramway, métro), du covoiturage, des stations de locations de véhicules électriques (voitures, vélos, trottinettes), le développement du télétravail sont autant d’alternatives à la voiture qui poussent les Français à repenser petit à petit leur mobilité du quotidien.

 

  • Le parc automobile français est de plus en plus composé de véhicules électriques, sont-ils plus accessibles en termes de coût?

A l’achat, le prix des véhicules réduit avec l’aide gouvernementale (bonus de 6000€ et 2500€ en plus avec la mise à la casse d’un vieux véhicule), mais demeure 50% plus cher qu’un véhicule thermique. Qu’elle soit louée ou achetée, le coût de la batterie représente une part importante dans le budget d’achat du véhicule électrique.  En revanche, son coût d’utilisation est environ trois fois moins important que son homologue thermique (coût de la charge électrique inférieur aux coûts de carburant essence ou Diesel). L’entretien des véhicules électriques est aussi moins coûteux car plus simple que celui des autres voitures.

 

  • Le nombre de véhicules diesel vendu est en baisse, pensez-vous que cette tendance va se confirmer et que le recours à l’électrique va se démocratiser ?

Effectivement, cette baisse devrait se confirmer puisque l’alignement à terme du prix du litre de Diesel avec celui de l’essence est la raison principale pour laquelle les acheteurs de voitures optent majoritairement à présent pour les véhicules essence. Mais il est à noter que depuis cette annonce sur la fiscalité du Diesel, les prix de ces véhicules ont sensiblement baissé ce qui peut les rendre attrayants pour des personnes qui effectuent de nombreux kilomètres car les moteurs Diesel sont aussi en principe plus résistants que les moteurs essence. Concernant l’électrique, il devrait se démocratiser plus rapidement dans les agglomérations qui sont plus adaptées pour le moment à son utilisation. Le déploiement massif des bornes de recharge sur le territoire, l’amélioration de l’autonomie des nouvelles générations de batteries, ainsi que la réduction des coûts de fabrication et donc du prix de vente, devraient permettre une plus large diffusion des véhicules électriques par l’achat ou via les services d’autopartage. A noter que, dans un premier temps, les coûts de recherche sur les batteries devront être intégrés au prix de vente et donc contrebalanceront au moins en partie la baisse de prix d’une diffusion à plus grande échelle.

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