Communiqué de Presse

[Etude ADEME] Guadeloupe, Réunion, Martinique : l’autonomie énergétique en 2030 est elle possible ?

Selon la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte, les Zones Non Interconnectées (ZNI) au réseau électrique continental doivent atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030. A l’heure où les territoires d’outre-mer oeuvrent à la révision de leurs Programmations Pluriannuelles de l’Energie, l’ADEME a mené des études en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion afin d’évaluer la faisabilité de cette autonomie à l’horizon 2030. Elle publie aujourd’hui une synthèse comparative de ces 3 premiers territoires, et mène des travaux comparables en Corse, Guyane et à Mayotte. Ces études se veulent un outil d’aide à la décision pour les instances locales, notamment pour lever les freins techniques au développement des énergies renouvelables (EnR) électriques.

 

Des potentiels d’EnR locaux suffisants pour assurer un mix électrique 100% renouvelable

L’ADEME a étudié le potentiel d’énergies renouvelables (EnR) disponibles et mobilisables. Un mix électrique 100% EnR adapté aux particularités de chaque territoire est techniquement possible que ce soit à la Réunion, en Martinique ou en Guadeloupe. Cela nécessitera une politique volontariste de maîtrise de la demande d’énergie et le recours à d’importantes capacités de stockage permettant le maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande.

Selon les estimations de l’ADEME, la production annuelle d’électricité à partir d’énergies renouvelables variables représenterait entre 35 et 53% de la production totale en 2030 pour la Guadeloupe et la Réunion. En Martinique, les gisements renouvelables pilotables étant moins importants, elle serait comprise entre 58 et 73% en 2030.

Une autonomie énergétique atteignable après 2030 sous conditions

Suite à l’évaluation précise des besoins de développement des différentes filières renouvelables et de stockage, l’ADEME estime néanmoins que l’atteinte de l’autonomie énergétique est possible moyennant un effort supplémentaire de maîtrise de la demande d’énergie et une accélération du déploiement des EnR.

Par exemple, la Réunion devrait déployer environ 1000 MW de photovoltaïque en 15 ans, alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie en cours porte un objectif de 120 MW supplémentaire pour 2023.

En conséquence, pour atteindre un niveau d’autonomie important (incluant une électrification forte du parc automobile) il sera nécessaire de solliciter de manière très significative les potentiels EnR et de maintenir une politique ambitieuse de maîtrise de la demande énergétique notamment dans les secteurs du transport et du tertiaire, comme l’ont montré d’autres études récentes (MDE et transports) conduites sur l’ensemble des Outre-Mer.

 

La transition vers les EnR permet une baisse des coûts de production

Quel que soit le scénario étudié, le rôle des centrales diesel est fortement réduit dès que l’on développe significativement les EnR (à partir de 2025 dans le modèle). Le recours important à cette production carbonée est aujourd’hui responsable des coûts de production très importants sur ces territoires. Les études montrent que l’augmentation du taux d’EnR dans le mix électrique s’accompagne d’une baisse des coûts de l’énergie produite, malgré les investissements nécessaires dans des actifs de stockage.

Si cet exercice s’est focalisé sur la faisabilité technique et sur les coûts, ces modifications du mix énergétique nécessiteront un accompagnement pour faciliter les changements des comportements des consommateurs et egalement l’évolution de certains emplois et metiers liés à l’énergie.

 

NB : les études en cours pour la Corse, la Guyane et Mayotte feront l’objet de publications ultérieures.

Consulter la suite