Billet

#Plastique 3 questions à Adeline Pillet…

Tous les mois, un expert de l’ADEME décrypte un enjeu pour le climat.

Ce mois-ci, Adeline Pillet, coordinatrice de la thématique plastique au service « Produit et Efficacité Matière » répond à 3 questions sur le plastique.

 

Comment les industriels peuvent limiter le recours au plastique ?

Les industriels doivent adopter une approche systémique en prenant en compte l’ensemble des impacts environnementaux sur tout le cycle de vie du produit. Ils doivent avoir une réflexion dès la conception du produit et se poser les bonnes questions :

  • Choix du matériau : identifier les alternatives au plastique et analyser leur impact afin de s’assurer d’un moindre impact environnemental au global
  • Si le plastique est le matériau le mieux adapté, il faut rendre les produits plus durables, réparables et recyclables
  • Intégrer davantage de plastiques recyclés dans les produits. Cela permet d’économiser des ressources, de relocaliser l’approvisionnement et de développer la filière de recyclage.

Aux côtés de ces démarches d’éco-conception, on voit se développer de nouveaux modèles d’affaire qui permettent de passer d’une économie de la propriété à une économie de la fonctionnalité (l’usage plutôt que la possession). La question fondamentale à se poser est alors : « Est ce que je peux répondre à ce besoin ou cette fonction autrement ? ».

Les produits composés de plastique sont-il toujours recyclables ?

Il existe aujourd’hui certains produits fait tout ou partie de plastique qui ne sont pas recyclables dans les conditions technico-économiques actuelles. Par exemple, les emballages multicouches (association de différents types de résines ou de matériaux) complexifient le recyclage car il faut séparer en amont les différentes fractions, or si celles-ci sont scellées, ce ne sera pas possible.

En revanche, il est important de noter qu’un produit en plastique recyclable n’est pas forcément recyclé s’il ne suit pas la filière de collecte dédiée (exemple : erreur de tri du consommateur).

 

Existent-ils des alternatives auxquelles le grand public peut avoir recours pour limiter sa consommation de plastique ? 

Pour passer d’une économie du jetable (dont l’image est souvent attachée au plastique) à une économie circulaire, il faut favoriser le réemploi et la réutilisation qui permet en outre d’économiser les ressources. Par exemple, utiliser un sac réutilisable pour faire ses courses, acheter des produits en vrac en réutilisant ses propres contenants, acheter des jouets, des vêtements… d’occasions dans des ressourceries ou recycleries…

Cela passe également par l’allongement de la durée de vie des produits pour lutter contre « l’obsolescence marketing ». Par exemple, si au lieu de changer tous les deux ans d’équipements, je le fais tous les 10 ans, je divise par 5 ma consommation de plastique.

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