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EMPLOI ET TRANSITION ÉCOLOGIQUE : L’ADEME DÉVOILE SA FEUILLE DE ROUTE 2021-2023 VISANT À FACILITER LES DIALOGUES EMPLOI-ENVIRONNEMENT et À SOUTENIR LA CREATION D’EMPLOIS

L’ADEME se dote d’une nouvelle feuille de route emploi pour « Faciliter les conditions d’une transition écologique créatrice d’emplois ». L’objectif est d’intensifier les dialogues entre acteurs de l’emploi et acteurs de la transition écologique pour lever, à terme, les deux principaux freins à la transition écologique :

 

Frein n°1 : la transition écologique est encore régulièrement accusée d’être destructrice d’emplois.

Pourtant, la mise en œuvre de la Stratégie Nationale Bas Carbone, qui ambitionne de réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, devrait engendrer la création de 300 000 à 500 000 emplois supplémentaires d’ici à 2030 et de 700 000 à 800 000 emplois pour 2050, selon les évaluations croisées de l’ADEME et du CIRED.

 

Frein n°2 : Les compétences ne sont pas toujours disponibles pour atteindre les objectifs environnementaux, la conjoncture économique accentuant la réalité de ce phénomène.

Or, les objectifs de la transition écologique ne pourront pas être atteints si les réalités du marché du travail et les mutations intra et inter-sectorielles à venir ne sont pas correctement traitées.  

 

A la racine de ces deux freins, on observe que les acteurs de l’environnement et de l’emploi-formation sont encore insuffisamment coordonnés, ce qui engendre les deux conséquences suivantes :

  • Des scénarios prospectifs de transition écologique peu appropriables par les acteurs de l’emploi-formation ;
  • La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie n’est à ce jour pas assortie d’un Plan de Programmation des Emplois et des Compétences (PPEC) alors que ce PPEC est requis par la Loi de Transition Écologique pour la Croissance Verte.

 

Une feuille de route pour lever les freins et les idées reçues

Afin de faire le lien entre l’emploi et la protection de l’environnement, l’ADEME, dans son champ de compétences (qui ne comprend ni l’orientation scolaire ni l’accompagnement des transitions professionnelles) met en place une feuille de route pour faciliter sa coordination avec les différents acteurs concernés et alléger dans la mesure du possible les deux freins précités.

 

Lever le frein °1 : Éclairer les trajectoires en emplois de la transition écologique

L’ambition de l’ADEME est d’enrichir la compréhension et l’anticipation des impacts de la transition écologique en termes d’emplois. Pour ce faire, cet axe se déclinera en trois volets :

  • Lutter contre l’instrumentalisation de l’emploi:

Éviter ce qui obscurcit la compréhension de la relation emploi / environnement, c’est-à-dire le « greenwashing » (communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse afin d’améliorer son image) et le « jobwashing » (communiquer de manière trompeuse sur les créations d’emploi). Pour cela, l’ADEME, en compagnie de ses partenaires, mènera une série d’actions visant à éviter l’instrumentalisation de l’emploi, comme l’élaboration d’outils et des précisions de langage sur l’emploi et les compétences.

  • Affiner l’évaluation des impacts emplois de la transition écologique:

Il s’agira de préciser les enseignements apportés par les mesures de l’emploi en équivalent temps plein et de distinguer dans les évaluations la partie propre à la transition écologique. L’ADEME développe ainsi des modèles et outils pour évaluer l’impact sur l’emploi de scénarios de transition, aux niveaux national ou territorial.

  • Co-construire des trajectoires prospectives crédibles et souhaitables:

L’ADEME se rapprochera de acteurs de l’emploi pour tester des scénarios crédibles et souhaitables du point de vue de l’environnement,  l’emploi, des métiers, des compétences et des marchés du travail, si possible à différentes échelles territoriales.

 

Lever le frein °2 : Prévenir les pénuries de compétences de la transition écologique

L’ADEME encourage une coordination de l’ensemble des acteurs pour assurer la disponibilité des compétences nécessaires à la mise en œuvre des objectifs de la politique publique environnementale. Ainsi, l’ADEME encourage ces coordinations avec deux volets majeurs :

  • Anticiper les besoins pour la rénovation énergétique des bâtiments:

L’ADEME va contribuer à l’élaboration de scénarios partagés pour pallier le manque de main d’œuvre formée aux métiers de la rénovation thermique des bâtiments. L’efficacité énergétique des bâtiments est en effet l’enjeu le plus important sur les plans environnementaux et ressources humaines.

  • Déployer une ingénierie pour prévenir les pénuries de compétences:

Il s’agit de faciliter l’organisation de coopérations interprofessionnelles et trans-branches en vue d’organiser dans la durée les dialogues emploi-environnement avec les acteurs généralistes (multi-branches) de l’emploi : Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (ONEMEV), Ministère de l’emploi, Pôle Emploi, Réseau Emploi Compétences, France Stratégie, Alliance Villes Emploi, CEREQ…

 

La feuille de route emploi est ainsi un complément aux actions telles que la prospective et la planification des investissements, indispensable à l’atteinte de nos objectifs climatiques.

 

Pour aller plus loin et découvrir les outils et méthodes déjà disponibles pour stimuler les dialogues emploi-environnement au niveau national, régional et territorial : https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/5212-coconstruire-les-conditions-d-une-transition-ecologique-creatrice-d-emplois.html

 

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