Communiqué de Presse

[SIA] : « TRANSITION(S) 2050 : QUELS CHOIX ALIMENTAIRES POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE NEUTRALITÉ CARBONE ?

A l’horizon 2050, le secteur agricole est à la croisée de multiples enjeux : il doit à la fois répondre aux demandes alimentaires, mais aussi à des demandes en biomasse pour l’énergie ou pour les produits biosourcés substituables aux ressources fossiles et s’adapter à l’évolution du climat, tout en contribuant à l’objectif de neutralité carbone de la France. Face à cela, l’alimentation durable fait partie des voies d’avenir permettant notamment de combiner une alimentation plus saine, la réduction des impacts environnementaux et une meilleure rémunération des professionnels, le maintien d’emplois locaux et la réduction des inégalités d’accès à l’alimentation. Ainsi, à l’occasion du Salon International de l’Agriculture, l’ADEME revient sur ses travaux prospectifs « Transition(s) 2050 » qui présentent 4 scénarios et niveaux de contribution des systèmes agricoles et alimentaires à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone de la France en 2050. L’évolution des régimes alimentaires, du secteur agricole et agro-alimentaire constituent des solutions majeures pour la transition écologique du pays, et les enjeux qu’ils abordent rappellent que la contribution du monde du vivant l’est tout autant.

Les principaux leviers d’actions pour réduire l’impact environnemental de l’alimentatio

L’empreinte de l’alimentation correspond aux impacts et surfaces liés à la part de la production française servant à l’alimentation, à laquelle y est ajouté l’ensemble des impacts et surfaces nécessaires sur d’autres territoires à produire les engrais, l’alimentation animale ou encore les produits alimentaires importés pour se nourrir. Pour réduire ces impacts, l’ADEME a, dans le cadre de ses travaux prospectifs et ses différents scenarios, proposé plusieurs pistes pour atteindre la neutralité carbone de la France. En fonction des hypothèses retenues dans chaque scénario, la contribution des secteurs agricoles et alimentaires sont différents : Elle est forte dans les scénarios 1 et 2, qui reposent sur une transition alimentaire majeure en passant par une moindre consommation carnée et une augmentation des produits de qualité, un comportement faisant preuve de plus de sobriété et le renforcement du rôle social d’une alimentation saine et durable. Dans les scénarios 3 et 4, qui optent pour des gains d’efficacité permis  par les performances technologiques des filières et le recours massif au numérique, la contribution des secteurs agricoles et alimentaires à la réduction de émissions de GES est plus faible. Elle implique alors un report de l’effort sur les autres secteurs de l’économie.

A travers ses travaux prospectifs, l’ADEME met ainsi en avant les principaux leviers pour réduire l’impact environnemental de l’alimentation :

  • Ajuster les quantités consommées aux besoins nutritionnels de chacun, et réduire la consommation de produits carnés, au profit de sources de protéines alternatives. Ce levier est également majeur pour améliorer la santé publique.
  • Faire évoluer les modes de production agricoles vers plus d’agroécologie et de systèmes à bas intrants de synthèse (bio par exemple) : ces modes de production deviennent majoritaires dans les Scénarios 1 et 2. Sur les Scénarios 3 et 4 une partie de la population recherche ces modes de production, l’autre favorise des produits moins chers issus de production plus intensives, désaisonnées et parfois délocalisées.
  • Réduire les impacts de la transformation et la distribution. A titre d’exemple, les Scénarios 1 et 2 entrent dans une logique de sobriété, avec beaucoup moins de produits ultra-transformés ; le Scénario 4 dans une logique d’efficacité conduisant à la consommation plus importante de plats préparés.
  • Lutter contre les pertes et les gaspillages, qui sont réduites de 50% en 2050 par rapport à 2010 dans tous les scénarios, avec des leviers différents.

Il est à noter que d’autres enjeux qualifient le système alimentaire, avec des effets plus difficilement quantifiables ou de second ordre sur l’empreinte environnementale de l’alimentation notamment :

  • La provenance des aliments ;
  • La réduction des emballages ;
  • L’évolution des systèmes de distribution ;
  • La place de la restauration hors domicile.

Le pari de la contribution du monde du vivant pour assurer la transition du secteur

Si l’agriculture française est essentielle à la société en répondant à la demande alimentaire, elle fournit également de nombreux autres services environnementaux additionnels : en répondant aussi à des demandes en biomasse pour l’énergie ou les produits biosourcés substituables aux ressources fossiles, ou encore en préservant les stocks très importants de carbone dans les sols et la biomasse. En effet, si les scénarios présentés par l’ADEME apparaissent comme contrastés pour la transition des systèmes agricoles et alimentaire, tous mettent en avant  le rôle incontournable et essentiel du vivant dans la lutte contre le changement climatique. Celui-ci permettra de stocker du carbone, d’assurer la baisse des émissions de GES des systèmes agricole et alimentaire et de renforcer la production de biomasse en substitution aux ressources fossiles.

 

Dans tous les scénarios de l’ADEME, la quantité de biomasse mobilisée pour les besoins non alimentaires, est au moins multipliée par deux, tout en maintenant le niveau d’autonomie alimentaire de la France. Ceci est notamment rendu possible grâce à un fort accroissement des cultures agricoles intermédiaires et à la mise en place de cultures dédiées (lignocellulosiques ou non), ce qui est rendu possible grâce à l’évolution des régimes alimentaires permettant une libération de surfaces

 

 

 

 

 

 

En fonction des choix sur l’agriculture et l’alimentation, la contribution de ces secteurs aux puits de carbone naturels varie d’un facteur presque 5 à 6.
Dans les Scénarios 1 et 2 des travaux de prospective de l’ADEME, les forêts gagnent en partie sur les terres libérées par la réduction des cheptels, ce qui permet un stockage additionnel du carbone dans la biomasse.
De manière plus générale, le graphique ci-contre montre que le monde du vivant, s’il est préservé (Scénarios 1 et 2) permet des puits de carbone naturels au moins deux fois supérieurs au Scénario 4.

 

 

Pour aller plus loin

 

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