Communiqué de Presse

Economie de la fonctionnalité : l’ADEME accompagne plusieurs entreprises vers un modèle économique pertinent et durable

L’économie de la fonctionnalité est une des solutions pour permettre aux entreprises de trouver de nouvelles façons de créer de la valeur dans une économie visant la neutralité carbone et l’exploitation durable des ressources. Elle implique un changement de modèle économique pour les entreprises, en sortant du modèle de vente en volume, une évolution des habitudes de consommation et constitue également une réponse aux enjeux de sobriété qui occupent de plus en plus de place dans la société, conséquence directe de l’urgence climatique et de l’épuisement des ressources. Pour les entreprises, dont le rôle est central, elle passe par une amélioration de l’efficience de leur processus mais également par une évolution de leur modèle économique, aujourd’hui principalement basé sur des objectifs d’augmentation des volumes. Pour accélérer cette évolution, l’ADEME accompagne plusieurs entreprises dans le cadre d’un programme à l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), afin d’encourager les entreprises à adopter ce nouveau modèle durable et positif pour l’environnement.

Pourquoi faire évoluer son modèle économique ? 

Pour être acteur de la Transition Écologique par un développement économique durable :

  • Pérenniser son activité
  • Se différencier sur son marché
  • Élargir le périmètre de son activité
  • Entrer dans une logique de long terme
  • Ancrer son organisation dans le territoire

L’EFC, un modèle économique pertinent et durable pour une entreprise

L’économie de la fonctionnalité et de la coopération est un modèle économique qui vise à concilier les intérêts économiques, sociaux et environnementaux, en mettant au centre de l’organisation les coopérations économiques et les réponses réelles aux besoins, plutôt que la vente en grande quantité de biens et produits. Elle cherche à répondre, ainsi, aux grands enjeux sociaux, sociétaux et écologiques de ce siècle.

Cela conduit en particulier, à améliorer la coopération entre les entreprises, entre les entreprises et les citoyens, et entre les entreprises, les citoyens et les territoires. De ce point de vue, l’EFC propose une alternative au modèle dominant[1], centré sur la croissance des ventes.

L’EFC, c’est la construction de nouvelles solutions qui permettent de :

  • Sortir de la logique de volume : coupler la création de richesse au développement des ressources immatérielles (service, compétences, santé, qualité des relations…) ;
  • Avoir une approche servicielle centrée sur l’usager plutôt que sur la vente d’un produit
  • Prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux : allongement de la durée de vie, mutualisation des biens et des services.

L’ADEME souhaite renforcer le développement de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération dans les territoires (programme Coop’ter[2]) et dans les entreprises. Ce modèle se développe peu à peu dans les PME ; l’Agence accompagne également l’engagement de grandes entreprises, parmi les leaders dans leur secteur, dans un double objectif d’accompagnement individuel et de programme collectif.

Les objectifs sont :

  • Expérimenteret déployerde nouvelles formes dorganisations et de production dans les grandes entreprises répondant aux limites économiques, sociales et environnementales, dans une perspective de développement économique durable.
  • Accompagner l’entreprise dans l’évolution de son modèle économique et de son offre.
  • Construire une méthodologie d’accompagnement spécifique aux grandes entreprises par le biais des retours d’expériences de chaque couple entreprises/consultants et du collectif

Quel calendrier ?

Le parcours EFC des grandes entreprises comprend un accompagnement en trois phases :

  • Mi-septembre 2022: L’équipe projet de chacune des entreprises participe à une formation commune pour analyser et passer au crible :
  • Son offre actuelle ;
  • Son modèle d’affaires ;
  • Son organisation interne ;
  • Les évolutions possibles de son business model.

Puis, elle se forme aux principes et aux outils des nouveaux modèles économiques, afin d’explorer toutes les potentialités de son offre produits/services.

  • De septembre 2022 à février 2024, les participants expérimentent et solutionnent dans l’entreprise. Celle-ci bénéficie d’un suivi individuel et d’un accompagnement personnalisé avec un consultant expert tout au long des 18 mois (un rendez-vous par mois) pour valider ses intuitions et expérimenter sa ou ses solutions.
  • En parallèle, les entreprises vont réfléchir et prototyper collectivement. En complément des accompagnements individuels et dans une démarche d’intelligence collective, l’entreprise conçoit et challenge des solutions avec les autres entreprises et consultants. Intercoaching, effet miroir, énergie participative, le collectif accompagne l’entreprise dans cette phase d’innovation. Elle confronte ses intuitions aux experts du dispositif.

Témoignages des entreprises

Healthy Fields de BASF : la garantie de cultures saines

Depuis 3 ans, BASF développe en France le service HEALTHY FIELDS, une solution innovante de protection des cultures « clé en main » à destination des agriculteurs céréaliers, qui vise à développer une approche alternative à la vente de produits phytosanitaires. En achetant des hectares de culture saine (de manière garantie) plutôt que des produits, l’agriculteur confie à son distributeur partenaire habituel (coopérative, négoce), ainsi qu’à BASF, le pilotage et le suivi de ses parcelles pour la lutte contre les maladies.

Le développement du service s’inscrit dans la trajectoire de diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires prise par la France et l’Europe en faveur d’un système de production alimentaire durable et respectueux de l’environnement. Ceci implique, pour les industriels et leur réseau de distribution, de mettre en place de nouveaux modèles économiques, décorrélés de la vente de volumes.

Bouygues Telecom :

Aujourd’hui, une véritable innovation est celle, qui bien au-delà de la technologie utilisée, permet de faire bouger les lignes, en proposant de nouveaux usages et de nouveaux modèles économiques qui concilient business, responsabilité sociale et environnementale. C’est ce que propose par exemple Bouygues Telecom avec « Source » notre nouvelle offre mobile responsable et solidaire. Une offre innovante que nous sommes fiers de proposer et qui s’inscrit dans notre démarche d’opérateur responsable. » déclare Stéphane Allaire Directeur de l’Innovation Bouygues Telecom.

Carrefour :

Pour mettre en œuvre la transition alimentaire pour tous, Carrefour souhaite développer un nouveau modèle de commerce plus efficace en ressource et circulaire. Aujourd’hui, nous proposons une offre de produits dont les emballages sont réutilisés grâce à un système de consignes. Le contenu de nos produits compte beaucoup plus pour nos clients que le packaging. Avec l’ADEME, nous souhaitons aller plus loin pour tester ces nouveaux modèles économiques et en faire les standards de demain.

ENGIE Solutions  – Damien Térouanne, Directeur Général Délégué:

« Nous croyons à l’innovation des formes contractuelles pour aller plus loin dans les économies d’énergie. A ce jour, nous déployons plus de 400 Contrats de Performance Energétique. Nous sommes enthousiastes d’aller encore plus loin grâce à ce programme à l’initiative de l’ADEME pour intégrer les concepts de l’Economie de la Fonctionnalité dans nos offres couplant Sobriété, Efficacité Energétique et Verdissement des systèmes de production. »

SUEZ :

SUEZ est pleinement mobilisé pour accompagner ses clients dans leur transition écologique. La participation à cette expérimentation proposée par l’ADEME s’inscrit dans la continuité de nos contrats de performance d’ores et déjà déployés sur certains territoires, qui intègrent notamment des objectifs de prévention des déchets ou réduction des pertes en eau. Elle constitue une nouvelle illustration de la démarche collaborative du Groupe pour co-construire les innovations durables de demain.

 

 

[1] NB : L’EFC se distingue de la location qui reste déterminée par des logiques de volume, indépendamment de la qualité d’usage des biens ; ce qui accélère leur obsolescence (par exemple, la durée de vie de vélos en libre-service est bien moins élevée que celle de vélos individuels).

[2] https://presse.ademe.fr/2021/04/lademe-presente-les-projets-retenus-pour-le-programme-territoires-de-services-et-de-cooperations-coopter.html#:~:text=L’ADEME%20pr%C3%A9sente%20les%20projets%20retenus%20pour%20le%20programme%20%C2%AB%20Territoires,coop%C3%A9rations%2D%20Coop’ter%20%C2%BB

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