La Banque des Territoires et l’Agence de la Transition écologique (ADEME) dévoilent les résultats d’une étude réalisée sur la sociologie de la décision dans le domaine de la rénovation énergétique du patrimoine des collectivités locales.
La dynamique de rénovation énergétique du parc des bâtiments communaux reste en deçà des objectifs visés par les pouvoirs publics, l’étude apporte un nouvel éclairage en partant de l’expérience des acteurs pour identifier les leviers pouvant susciter des changements. L’étude permet de mieux appréhender les dynamiques de décisions et d’agir plus précisément pour les déclencher et les accompagner efficacement.
Partant du constat que l’existence de dispositifs financiers n’était pas toujours suffisante pour enclencher des décisions de travaux de rénovation, l’ADEME et la Banque des Territoires ont confié à un groupement de 3 sociologues et de 2 experts des collectivités locales, coordonné par un sociologue spécialisé dans la transition écologique et énergétique du bâtiment, la réalisation d’une étude nationale relative à la sociologie de la décision des collectivités dans le domaine de la rénovation énergétique. La FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), le Plan Bâtiment Durable, le ministère de la Transition écologique et la Coordination interministérielle pour la rénovation ont été associés au pilotage de l’étude et aux ateliers de réflexion sur des solutions opérationnelles.
Après une phase exploratoire, comportant une analyse bibliographique et des entretiens avec des acteurs nationaux, un échantillon a été bâti pour réaliser des études de cas : 9 communes (de 500 à 40 000 habitants) réparties dans différentes régions françaises, dans lesquelles la décision de rénover énergétiquement un bâtiment a été analysée en profondeur, à travers 25 entretiens.
L’étude analyse la décision de rénovation à trois échelles d’observation :
- celle de la commune,
- celle de l’opération de rénovation,
- celle des politiques et des dispositifs de soutien à la rénovation.
L’étude sur la rénovation a permis d’identifier et d’analyser en profondeur la sociologie de 4 attitudes de communes : les opportunistes, les engagées de la transition, les indifférentes, les divergentes.
L’étude se penche également sur les conditions opérationnelles de la performance énergétique (échelle d’observation des opérations de rénovation) : le choix du bâtiment à rénover, la sécurisation du financement, la conduite de l’opération et la phase post-rénovation sont décortiqués.
Enfin, la dernière échelle d’observation permet de se pencher sur les mesures de soutien à la rénovation énergétique mises en place par les pouvoirs publics, largement documentées dans cette étude (aussi bien les dispositifs locaux que les instruments politiques nationaux).
Si cette analyse sociologique reste un travail exploratoire tant les 35 000 communes françaises sont caractérisées par une grande diversité, elle a permis de dégager un grand nombre de pistes d’action qui seront mises en débat avec les institutions nationales concernées.
Parmi celles-ci, l’étude propose aux communes des dispositifs intermédiaire à la rénovation globale et performante permettant de mettre le pied à l’étrier, dans une perspective « d’embarquement de la performance énergétique ».
L’étude fait également ressortir le jeu des acteurs, à la fois locaux et nationaux, autour de la décision de rénovation énergétique dans les communes en lien avec les modalités d’ingénierie et de financement des travaux.
Pour en savoir plus è l’étude est disponible sur le site de l’ADEME :