Les Français sont de plus en plus sensibles aux impacts générés par leurs emballages du quotidien, et plus particulièrement ceux en plastique. Cela fait écho aux négociations en cours sous l’égide de l’ONU afin d’obtenir un traité international pour lutter contre la pollution plastique.
Pour autant, les performances actuelles de la filière sont éloignées des objectifs nationaux et européens : en 2022, 60% de taux de collecte des bouteilles plastiques pour boisson pour un objectif de 90% en 2029. Une augmentation des mises en marché de ces mêmes bouteilles de plus de 4% entre 2021 et 2022, alors que la loi anti-gaspillage prévoit une division par 2 entre 2020 et 2030.
En application de la loi 2020-105 (loi AGEC), le gouvernement a lancé une large consultation des parties prenantes au niveau national et local. Des pistes de travail doivent être enrichies, précisées ou amendées dans le cadre de la poursuite de la concertation avec les acteurs, afin d’œuvrer à la fois sur la réduction, le réemploi et le recyclage des emballages.
Dans ce contexte, l’ADEME publie ce jour 8 études qui ont pour ambition, à travers des analyses, des retours d’expérience, des scénarios et des pistes de réflexion, d’alimenter la réflexion en cours. Ces travaux ont notamment permis d’objectiver la pertinence du réemploi du verre : il est préférable dès 3 à 4 cycles d’utilisation, et ce pour des distances jusqu’au lieu de re-remplissage allant jusqu’à 600 km !
L’ADEME a également modélisé plusieurs scénarios de progression de performance de collecte, tri, réemploi et recyclage à la fois sur les aspects techniques, économiques et organisationnels. La comparaison des deux principaux scénarios :
• Un scénario avec consigne sur bouteilles PET + canettes (eaux, sodas, jus de fruits et bières) complété par le développement d’autres leviers de collecte sur les autres emballages
• Un scénario sans consigne avec déploiement maximal de tous les leviers possibles d’amélioration de la collecte (tarification incitative, biodéchets, densification des points d’apport, collecte avec gratification, collecte sélective en entreprise etc.)
Ces études amènent aux 4 enseignements suivants :
• Aller chercher plus de performance coûte, dans tous les cas, plus cher que le système actuel dont les performances plafonnent (1 800 M€/an contre 900 M€/an actuellement) ;
• Les coûts des scénarios « avec consigne » ou « sans consigne » sont sensiblement les mêmes ;
• La différence entre les deux scenarios porte sur le degré de certitude d’atteindre le résultat. Il est plus incertain de réunir toutes les conditions nécessaires au déploiement maximal de tous les leviers du scénario sans consigne. En clair, atteindre 90% de recyclage des bouteilles et canettes sans consigne est théoriquement possible mais plus incertain qu’avec le scénario « avec consigne » ;
• Dans tous les cas il faut déployer des mesures pour augmenter la performance de collecte des autres emballages plastique.