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SOBRIÉTÉ ET RÉSILIENCE DES TERRITOIRES : L’ADEME SOUTIENT 30 NOUVEAUX « COMMUNS »

La crise climatique oblige à réinventer de nouvelles formes de coopération pour accélérer l’innovation au service de la transition écologique. C’est dans cet objectif que l’ADEME a créé en 2021 le dispositif d’Appel à Communs (AAC) « sobriété et résilience des territoires ». L’ADEME partage ce jour les résultats de sa 2ème édition, en partenariat avec l’IGN et l’ANCT. Cette initiative a rassemblé des acteurs volontaires pour produire des ressources ouvertes, les communs, contribuant à faire faciliter la sobriété et la résilience des territoires dans une logique d’atténuation ou d’adaptation aux changements climatiques. Sur plus de 100 candidatures reçues aux deux vagues de sélection en juillet et en novembre, cette édition a permis de sélectionner 30 communs, qui vont bénéficier d’un soutien technique et financier de l’ADEME à hauteur d’1,7 million d’euros.

QU’EST-CE QU’UN COMMUN ?

Un commun est une ressource (donnée, logiciel, matériel) qui est partagée et alimentée par une communauté d’acteurs qui s’organisent pour fixer des règles afin de gérer et protéger cette ressource. Les acteurs de cette ressource ont donc intérêt à mutualiser leurs actions pour développer le commun et en faire un standard. Le commun a vocation à servir pour plusieurs projets et fait sens pour un maximum d’acteurs. La proposition de valeur est la suivante : « mutualisons nos ressources pour résoudre ensemble un problème critique et systémique que nous ne pourrions pas adresser seul et en silo ».    

Des communs permettant aux citoyens de s’approprier le concept de « sobriété »

L’intégration des enjeux de sobriété dans l’AAC 2023 a fait émerger de nouveaux défis tel que celui de la « mise en récit » qui pousse à créer et partager de nouveaux imaginaires où la sobriété puisse être non subie, mais choisie. Cela a donné lieu à de nombreuses propositions, et notamment à destination des citoyens, cible qui était jusqu’à présent peu visée.

Les communs retenus répondent à l’ensemble des 10 défis traités dans le cadre de cette 2ème édition :

Ils sont ainsi, par nature, très variés tant par l’éventail de défis adressés, les cibles visées, la typologie, les porteurs impliqués, que par leur niveau de maturité. La typologie des communs soutenus sur les deux éditions est aussi le reflet de la diversité de la nature d’un commun :

  • Communs numériques : plateformes (15%), logiciels (20%) et cartographies (4%);
  • Communs dont le numérique n’est pas au cœur de la solution: boîte à outils (45%), jeux sérieux (6%), gouvernance (5%) et formations (5%).

Ce bilan met en évidence que ce dispositif se révèle plus accessible pour des acteurs associatifs par rapport à d’autres dispositifs de soutien de l’innovation : une majorité de communs sont portés par des associations (60%), puis par des entreprises (40%), avec pour certains des partenariats construits avec des universités (7%), des laboratoires (6%), des EPIC (5%), et des collectivités (5%).

ZOOM SUR 2 COMMUNS LAUREATS – EDITION 2023

Cartographie participative des refuges climatiques

Porté par le bureau d’études Tribu en partenariat avec Toulouse Métropole et les laboratoires de recherche LISST et LMCD, ce commun s’inscrit dans la notion d’urbanisme de survie pour s’adapter à une trajectoire +4°C. Il vise à mettre à disposition des collectivités et des citoyens un kit méthodologique, ainsi qu’un outil de cartographie numérique, pour recenser et caractériser collectivement les espaces de refuge climatique. A terme, cette cartographie permettra de mettre en avant des trames de fraîcheur pour faciliter les déplacements des citoyens en période de forte chaleur dans un contexte où les canicules sont de plus en plus fréquentes, intenses, et précoces.

Baromètre du traitement médiatique des enjeux écologiques

Alors que les enjeux écologiques représentent une préoccupation croissante, mais encore mal comprise pour les citoyens [1], la couverture médiatique de ces sujets reste faible : à titre d’exemple, moins de 5% de l’espace médiatique lors de la campagne présidentielle de 2022, et seulement 1,4% pour la COP 27 [2] . Il n’existe actuellement pas de données unifiées, robustes et fiables pour estimer précisément comment les enjeux écologiques sont traités dans les programmes médiatiques abordant l’actualité. L’objectif du Baromètre est justement de mettre à disposition des données objectives sur ce sujet. Le Baromètre vise à renseigner sur la couverture médiatique consacrée aux sujets écologiques, la répartition thématique de ces sujets dans l’espace médiatique, ainsi que le ton adopté pour les évoquer. Ce commun est porté par un consortium composé de Data for Good, Eleven strategy, Expertises Climat, Mediatree, Pour plus de climat dans les médias et QuotaClimat .

[1] ARCOM, 2024

[1] Chiffres du Baromètre de l’Affaire du siècle en 2022 ; Baromètre Data4Good x QuotaClimat ; Observatoire des JT sur les changements climatiques de Climat Médias

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