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VALORISATION DES DECHETS DE BOIS : UN LEVIER ESSENTIEL POUR L’ECONOMIE CIRCULAIRE

Les déchets de bois représentent une ressource clé pour l’économie circulaire en France et peuvent être réutilisés, recyclés pour la production de panneaux principalement ou valorisés en énergie dans des unités industrielles adaptées. Dans ce contexte, l’ADEME dévoile les résultats de sa nouvelle étude sur « Le gisement des déchets de bois dans la filière bois énergie », intégrant une cartographie détaillée des flux et des potentiels de valorisation matière et énergie. Ces travaux s’inscrivent dans une démarche visant à renforcer le recyclage et l’utilisation des ressources disponibles, tout en évitant l’enfouissement.

Les déchets de bois : une ressource limitée qui intéresse plusieurs filières de valorisation

En France, environ 8,7 millions de tonnes de déchets de bois sont produites chaque année. Ces déchets proviennent de diverses sources : les emballages, le mobilier, les matériaux de construction et les sous-produits industriels.

La valorisation, soit par recyclage soit par production d’énergie, est largement développée mais peut encore être améliorée pour réduire la consommation de matières premières vierges en réintroduisant le bois recyclé dans la fabrication de nouveaux produits et remplacer les énergies fossiles grâce à l’utilisation du bois comme source d’énergie renouvelable. Sur ce flux de 8,7 millions de tonnes de gisement produit par an, 1 million de tonnes sont autoconsommées par les industriels et celui de 0,3 millions de tonnes faisant l’objet de mauvaises pratiques. Au total un gisement de 7,4 millions de tonnes qui sont collectées.

Après collecte, 5,8 millions de tonnes sont valorisées en France et à l’export, 3,2 millions de tonnes par le recyclage et 2,6 millions de tonnes par la production d’énergie, tandis que : 1,6 million de tonnes de déchets de bois ne sont pas valorisés et sont éliminés par enfouissement.

D’ici 2028, la France augmentera considérablement ses capacités de recyclage, de 1,6 à 2,5 millions de tonnes, et de valorisation énergétique, jusqu’à 5,6 millions de tonnes avec la mise en service projetée des installations d’ores et déjà financées ou en travaux, et qui disposent d’un plan d’approvisionnement sécurisé et validé par les cellules biomasses régionales.

« Pour valoriser encore davantage les déchets de bois et réduire l’enfouissement, il sera essentiel de systématiser la collecte séparée notamment grâce au déploiement des filières REP concernées, de moderniser les plateformes de tri et de préparation. L’ADEME continuera de jouer un rôle clé en soutenant les acteurs du secteur et en fournissant des orientations claires pour garantir une gestion durable de cette ressource stratégique », explique Nolwenn Touboulic de l’ADEME.

Optimiser la gestion des déchets de bois en améliorant la collecte et en priorisant les usages

Concrètement, l’ADEME recommande tout d’abord de prioriser le recyclage avant la valorisation énergétique. Conformément à la hiérarchie des modes de traitement, le recyclage doit être favorisé chaque fois que cela est possible. Les déchets de bois doivent d’abord être orientés vers la fabrication de nouveaux produits, comme les panneaux de particules ou les matériaux de construction. La valorisation énergétique doit rester une solution complémentaire lorsque le recyclage n’est pas envisageable.

Par ailleurs, l’ADEME recommande d’améliorer la collecte et le tri des déchets de bois. En effet, pour capter une plus grande part des 1,6 million de tonnes actuellement non valorisées , il est important d’améliorer la collecte séparée des déchets de bois et de moderniser les équipements de tri et de préparation. Ces efforts permettraient de réduire les pertes et d’augmenter la quantité de bois dirigée vers les filières de valorisation.

La production énergétique à partir de déchets de bois participe également à l’atteinte des objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Les projets soutenus par l’ADEME font l’objet d’une validation préalable du plan d’approvisionnement par les cellules biomasse régionales concernées, qui évaluent les risques de concurrence d’usages.

Enfin, l’ADEME préconise d’adapter les aides publiques aux spécificités régionales, en termes de disponibilité de déchets de bois,  Par exemple, dans les régions Normandie, Grand Est, et Bourgogne Franche Comté , où les ressources risquent d’être insuffisantes dès 2025, les projets de valorisation doivent être soigneusement évalués par les cellules biomasses régionales afin d’éviter de financer de nouveaux projets qui ne disposeront pas des ressources suffisantes en déchets de bois ou qui pourraient utiliser les gisements d’installations existantes ou en construction.

 

 

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