ADEME Bourgogne Franche-Comté

La 10e rencontre de l’Hydroélectricité sous le signe de la maturité économique

244 sites sont aujourd’hui équipés pour produire de l’électricité à partir des cours d’eau en Bourgogne-Franche-Comté. Alors que le potentiel d’équipement régional n’est pas encore totalement exploité, certains projets anciens ont besoin d’être réhabilités, tandis que de nouvelles technologies apparaissent. Mais la question du dérèglement climatique exige de nouvelles approches financières.

« Miroir des questionnements des porteurs de projets et carrefour des évolutions techniques, réglementaires ou méthodologiques, la Rencontre de l’Hydroélectricité contribue chaque année un peu plus à l’émergence d’une véritable filière régionale. Une innovation cette année : des visites de sites en amont de la journée de rencontres et d’échanges. Et une vraie interrogation : comment correctement prendre en compte l’instabilité du régime de précipitations dans la construction économique des projets. » Lilian Geney | Chargé de mission Hydroélectricité à l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté

La rencontre de l’hydroélectricité, un soutien indispensable à l’effort d’équipement des sites de la région

La Bourgogne-Franche-Comté est très engagée dans la production d’énergie renouvelable sur son sol, avec l’objectif affiché que la production locale couvre 34 % de la consommation en 20301 (15 % en 2020). Si l’hydroélectricité ne représente que 8 % du volume total des énergies renouvelables produites (chaleur et électricité), elle contribue pour un quart à la seule production d’électricité décarbonée2.

L’électricité d’origine hydraulique constitue donc une ressource indispensable pour soutenir l’effort vers plus d’autonomie régionale et moins de carbone dans la consommation d’énergie. Il s’agit aussi d’une filière technique dynamique et d’un écosystème actif de producteurs indépendants, à l’ombre du géant EDF.

Organisées par l’ADEME BFC et la Région Bourgogne-Franche-Comté, la Rencontre de l’Hydroélectricité3 réunit chaque année les acteurs régionaux et nationaux de la filière. Producteurs, porteurs de projets, financeurs, équipementiers et experts apprécient ce format où les questions économiques, juridiques, environnementales et techniques sont longuement abordées.

Cette année, pour le 10e anniversaire de la Rencontre de l’Hydroélectricité, l’événement s’articule sur 2 journées, avec 1 après-midi consacré à des visites de sites et une journée associant tables rondes, visites de stands et conférences thématiques.

La table ronde principale prend la mesure les conséquences du changement climatique sur la biodiversité et le modèle économique des microcentrales.

Des visites de sites, une innovation pour les 10 ans de l’événement

2 porteurs de projet ouvrent leurs portes pour partager la genèse et le résultat de leur investissement. C’est aussi le cas pour 2 acteurs techniques régionaux, partenaires de nombreux projets de microcentrales en Bourgogne-Franche-Comté.

  • Le Moulin de Moloy (21), rénové par le propriétaire de la résidence familiale en bordure de l’Ignon, fonctionne avec 2 turbines, pour une production équivalente à la consommation d’une cinquantaine de foyers.
  • La centrale de Perrigny-sur-l’Ognon (21), exploitée par la société Dream Energy, fonctionne également avec 2 turbines. Après rénovation, la centrale produit de quoi alimenter en électricité l’équivalent de 850 foyers.
  • Fugu-Tech fabrique à Chevigny-Saint-Sauveur (21) des équipements et des turbines basse puissance, pour des centrales électriques de 2 à 500 kW.
  • Hydroforce EFC réunit à Nuits-Saint-Georges (21) des compétences techniques et de conseil pour l’équipement de sites à potentiel hydroélectrique.

Une nécessaire intégration de des conséquences du changement climatique dans l’équilibre économique des nouveaux projets

Des rivières nombreuses et des reliefs créent un potentiel significatif pour l’hydroélectricité en Bourgogne-Franche-Comté. La région abrite aujourd’hui 244 sites hydroélectriques4, dont la puissance totale installée représente 526 MW5.

Alors que l’objectif fixé par la région est de 550 MW opérationnels en 2050 et qu’une quinzaine de nouveaux projets s’ajoutent chaque année au portefeuille d’acteurs accompagnés par l’ADEME, il est peu douteux que le rendez-vous sera atteint. Sachant que de nouvelles technologies, plus efficaces, comme le transfert d’énergie par pompage, permettent aussi d’améliorer l’existant.

Mais l’essentiel est aujourd’hui ailleurs, avec une meilleure prise en compte de l’aléa climatique pour les projets à venir. Moins d’eau l’hiver et de violents orages l’été ne perturbent pas seulement les cycles des végétaux et la biodiversité. Alors que le modèle économique des microcentrales est assis sur un prix d’achat garanti dégradé en été, une production désaisonnalisée peut venir minorer les recettes.

Des études plus précises, comme celle de l’EPAGE6 « Haut-Doubs et Haute-Loue » ou celle de l’Université de Bourgogne, permettent d’anticiper les débits moyens saisonniers sur des périodes longues. Tandis que les simulations de production sur lesquelles sont bâtis les nouveaux projets intègrent beaucoup mieux les aléas de la pluviométrie.


1 SRADDET : Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires

2 ORECA : Observatoire régional et territorial énergie climat air de Bourgogne-Franche-Comté

3 jeudi 30 novembre et vendredi 1er décembre 2023 ; Beaune

4 ADEME

5 RTE

6 Établissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux

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